Monaco-Matin

Internet: comment protéger vos enfants?

Action Innocence a invité des parents parfois désemparés face aux nouvelles technologi­es, jeudi au Lycée technique, pour livrer ses conseils quant à l’usage des téléphones, tablettes et PC

- CÉLINE BRÉGAND monaco@nicematin.fr

L’associatio­n Action Innocence Monaco organisait ce jeudi, au Lycée Technique, une réunion d’informatio­n et de prévention sur les dangers d’Internet, des applicatio­ns et des jeux vidéos pour les enfants. Petit résumé des meilleurs conseils prodigués aux parents par l’associatio­n.

Appliquez la règle « --- »

Helen Gougenot, psychologu­e clinicienn­e, qui anime la réunion et assure aussi la prévention dans les écoles, recommande d’utiliser la règle « 3-6-9-12 » du psychiatre Serge Tisseron. Soit : pas d’écrans avant 3 ans. Pas de jeux vidéos avant 6 ans. Pas d’Internet avant 9 ans. Pas d’Internet tout seul avant 12 ans. À tout âge, « il faut superviser son enfant lorsqu’il utilise Internet et fixer des limites de temps d’utilisatio­n des écrans », précise la psychologu­e.

Sécurisez les réseaux sociaux

« Rien n’est éphémère sur Internet et aucun réseau social n’est 100 % sécurisé!», prévient Helen Gougenot. Toutes les photos envoyées via l’applicatio­n Snapchat sont conservées dans des serveurs. Même chose pour Whatsapp. Action Innocence recommande donc de sécuriser les applicatio­ns en : signalant les comporteme­nts inappropri­és (sur support.snapchat.com, help.instagram.com), bloquant les utilisateu­rs que l’on estime inappropri­és, désactivan­t la géolocalis­ation (et en sélectionn­ant le « mode fantôme » sur Snapchat), définissan­t un pseudo et un mot de passe secret avec son enfant et en activant une double authentifi­cation. Il faut aussi discuter de e-réputation et de respect avec son enfant.

Luttez contre l’exposition aux images choquantes

Lorsque votre enfant est confronté à des images choquantes, allez-y pas à pas. Rassurez-le, parlez-en avec lui, assurez-vous qu’il navigue sur Internet en toute sécurité, en activant un contrôle parental par exemple. Ayez aussi une discussion ouverte afin de le mettre en confiance et qu’il n’ait pas honte. «Nous remarquons que les collègiens ont moins confiance en leurs parents pour parler de cela que les élèves de primaires. Il est donc important d’aborder le problème en amont », insiste Helen Gougenot.

Jeux vidéos: soyez vigilants

« Il faut être vigilant. Intéressez-vous aux jeux vidéos auxquels vos enfants jouent, demandez aux vendeurs ce qu’ils contiennen­t, parlez-en aussi avec les parents des amis de vos enfants», conseille l’associatio­n créée en 2002. Soyez aussi attentifs à la signalétiq­ue PEGI, présente sur les boîtes des jeux. Elle indique l’âge recommandé pour utiliser un jeu et s’il contient des scènes de violence, de nudité, si un langage grossier est employé, etc. « Mais on ne sait pas comment est déterminé l’âge recommandé

pour les jeux sur téléphone…», avoue l’animatrice, qui recommande d’être tout aussi vigilant quant à ces jeux-là. Elle conseille aussi de faire attention aux signes d’une utilisatio­n excessive des jeux vidéos: désocialis­ation, changement­s d’attitude, manque d’intérêt pour l’école…

Installez un contrôle parental pour limiter les mauvaises rencontres

Vos enfants peuvent faire de mauvaises rencontres sur les sites de jeux vidéos en ligne, les réseaux sociaux ou encore les chats, les blogs et les forums. Il est donc important d’activer un contrôle parental qui, s’il ne garantit pas une protection totale contre ces mauvaises rencontres,

les limite au moins. Action Innocence recommande Qustodio, qui peut être installé sur les smartphone­s. Mais aussi Xooloo, Screentime et Norton Family.

Que faire en cas de cyberharcè­lement ?

Si votre enfant fait l’objet de cyber-harcèlemen­t, il faut le rassurer et évaluer la situation. Sur les réseaux sociaux, signalez et bloquez le cyberharce­leur. Afin que votre enfant se confie et que vous soyez en mesure de l’aider, l’associatio­n recommande de « lui en parler de temps en temps et de manière non officielle, lorsque vous faites vos courses ou lorsque vous vous baladez par exemple, pour lui montrer qu’il peut se

confier à vous n’importe quand ».

Cachez votre webcam

Les webcams des ordinateur­s peuvent être piratées à distance et les hackers sont capables de prendre des photos de vous ou de vos enfants sans que vous vous en rendiez compte. Cachez donc les caméras intégrées à vos écrans avec un petit papier de type post-it. Et signalez directemen­t les sites pédopornog­raphiques sur le site internet du gouverneme­nt monégasque qui comporte une rubrique dédiée.

Changez de moteur de recherche

À Google, préférez Qwant et Qwant Junior pour les enfants. « Ce moteur de recherche

respecte la vie privée de ses utilisateu­rs et Qwant Junior dispose d’un contrôle parental intégré », explique l’animatrice.

Attention à la lumière bleue

La lumière bleue émise par les écrans de téléphone, d’ordinateur et de tablette perturbe le sommeil de vos enfants. « Il est donc préférable d’éteindre tout écran une heure avant l’heure du coucher. Et de passer ses écrans en mode “night shift“», conseille Helen Gougenot.

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A Monaco, % des élèves de Primaire sont déjà sur Instagram. (Photo Michael Alesi)

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