e anniversaire de la naissance du sculpteur Bosio
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On retrouve donc François-Joseph Bosio à Paris en 1807. Introduit par le sculpteur italien Bartolini auprès de Vivant Denon, directeur du musée Napoléon, chargé des commandes impériales, il participera à la décoration de la colonne de la Grande Armée sur la place Vendôme. Denon, conquis, le présente à l’impératrice Joséphine et lui obtient diverses commandes. En 1810, il sculpte le buste de Napoléon. Bosio réussit un tel coup de maître que son buste éclipsa complètement celui de Canova aux yeux des meilleurs critiques. Désormais il était adopté par la Cour impériale, comblé de commandes. D’autres compositions emporteront tous les suffrages : les statues du roi et de la reine de Westphalie, le buste de la reine Hortense, ceux de la belle Pauline Borghèse, de Talleyrand, de la duchesse de Rovigo, avec aussi des oeuvres allégoriques comme L’Amour séduisant l’Innocence.
«Un des plus délicats et des plus étonnants sculpteurs d’Europe »
«S’il continue dans ses progrès, écrivit son protecteur Denon, Bosio sera un des plus délicats et des plus étonnants sculpteurs de l’Europe. » Après la chute de l’Empire le nouveau régime conservera le même engouement pour le sculpteur. Ses principales oeuvres, celles qui sont aujourd’hui les plus populaires datent en effet de cette période de la restauration : la statue du duc d’Enghien au Musée de Versailles, la statue équestre en bronze de Louis-XIV érigée sur la place des Victoires, Henri-IV enfant, le Louis-XVI à la chapelle expiatoire, le fameux quadrige de la Paix sur l’arc de triomphe du Carrousel au Louvre, la Nymphe Salmacis, pour le Musée du Louvre, et combien d’autres oeuvres mémorables. Le Gouvernement de la Restauration le combla d’honneurs et Charles-X le fera baron en 1828. La Révolution de 1830 lui fit perdre sa position officielle et il « songe sérieusement à sa maison et à son Pays natal pour s’y retirer. Il l’écrit même à son neveu, le docteur Hercule Bosio à Nice, le 16 juillet 1836. Mais son destin fut de demeurer dans son logement et son atelier de l’Institut, consacrant le reste de sa vie à achever les oeuvres entreprises. » Il s’éteignit le 29 juillet 1845 et fut inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris où sa sépulture figure désormais parmi les tombes à intérêt patrimonial. «Doué d’une déconcertante facilité, réellement néo-classique, la grâce l’emportant sur la force, il demeure une gloire définitive pour sa patrie, et pour la France l’un des maîtres d’une période charnière couvrant un bon demi-siècle. » 1. François-Joseph Bosio Sculpteur Monégasque, de Danièle LorenziScotto. 2. L’article de Gérard Hubert: François-Joseph Bosio, sculpteur monégasque dans les Annales monégasques N° 9 (1985).