Peut-il le faire ?
Il est arrivé sur la pointe des pieds à Monte-Carlo pour sa deuxième participation seulement. Cela aurait été sa 15e apparition, ça n’aurait rien changé à l’histoire. Il aurait débarqué avec cette même discrétion qui le caractérise. Kei Nishikori n’est pas ce qu’on appelle un “joueur frisson”. Défenseur hors pair, marathonien des courts, le Japonais est le prototype même du mec horrible à affronter. Un cauchemar. Face au flamboyant Alexander Zverev, Nishi’ a éteint petit à petit l’incendie. Étouffant par ses longs échanges et ses nerfs d’acier le quatrième joueur mondial (3-6, 6-3, 64). L’Allemand avait fait craquer Gasquet au tour précédent. Il avait sûrement laissé des plumes, et l’inépuisable japonais s’est contenté de terminer le boulot. Froidement.
« Renvoyer la balle ne suffira pas »
Hier, il a quitté le Monte-Carlo Country Club en claquettes, après s’être plié avec le sourire aux questions de la presse. Il était 19h30 et Nihikori était déjà douché. Devant les médias, il a pris soin de décrire Nadal comme une montagne difficile à gravir. « Pour l’avoir vu un peu cette semaine, ce sera compliqué. Il frappe fort en coup droit, en revers aussi... Il a un jeu très solide », a-t-il avoué. « J’espère que je pourrai trouver la clé pour le battre. Je sais juste une chose : renvoyer la balle ne suffira pas. Il faudra être agressif ». Et pour ça, il faudra avoir encore de l’essence dans le moteur. La dernière fois que le Japonais a croisé l’Espagnol c’était au JO de Rio et il l’avait emporté. Un exploit, jamais réalisé sur terre.