« Il décourage la concurrence »
Depuis le début de l’année, Fabrice Santoro coache Richard Gasquet sur le circuit. Mais, hier, c’était surtout l’occasion de demander à celui qui a joué au plus haut niveau pendant plus de deux décennies ce qu’il pensait du phénomène Nadal.
Comment expliquez-vous la longévité de Nadal ? Par sa passion pour le jeu, qu’il aime toujours autant. C’est un “matcheur”, comme on en a rarement connu dans notre sport. Et puis, c’est un joueur qui travaille dur et a un comportement exemplaire, sur et en dehors du court.
Et, sur cette surface, je ne vais pas dire qu’il est invincible, mais on n’en est pas loin.
Aviez-vous trouvé des failles dans son jeu ? Non, pas du tout. Mais des joueurs qui ont trouvé des failles sur terre battue contre “Rafa” sont extrêmement rares.
Il n’avait plus gagné Monte-Carlo pendant ans ( à ), on l’imaginait sur le déclin et il n’a pourtant peut-être jamais été aussi fort que cette année ? Effectivement. Je pense qu’il n’a jamais ou rarement été autant favori que cette année sur terre battue. Certaines personnes le disaient sur le déclin. C’est loin d’être le cas. Il va avoir ans, mais reste le grandissime favori pour Roland-Garros.
On pensait voir Thiem l’embêter sur terre battue et il a été corrigé (-, -)... Cette défaite va lui faire mal, mais il avait disputé un long match la veille contre Djokovic. Il était touché physiquement. Mais c’est une victoire qui va donner encore plus confiance à Rafa. Il décourage un peu la concurrence. Ça fait des années qu’on annonce la “next generation” prendre le pouvoir. Mais Nadal et Federer sont toujours là... Ils sont toujours là et bien là, bien ancrés et toujours aussi forts. Est-ce que les jeunes arriveront à prendre le pouvoir avant leur retraite ? C’est impossible à dire.
Un mot sur le tournoi de Richard Gasquet. C’est de bon augure pour la suite ? Oui, car il a vraiment très très bien joué.
(*) Une confrontation entre les deux hommes à Doha en 2009 (6-0, 6-1 pour Nadal).