Monaco-Matin

Ce que veulent les élus en matière d’environnem­ent

Entre Pacte pour la transition énergétiqu­e et volontés marquées des institutio­ns de rentrer dans l’ère éco-environnem­entale, les conseiller­s nationaux veulent eux aussi avancer

- (Archives M.A.) Dossier : Joëlle DEVIRAS jdeviras@nicematin.fr * « Je suis tout à fait opposé à l’incinérati­on. C’est une technologi­e du passé. L’alternativ­e est à regarder du côté de la méthanisat­ion et du compostage », expliquait Bernard Fautrier dans n

Il y a eu le salon Ever et ses véhicules électrique­s, la Monaco Ocean Week, la signature du Pacte national pour la transition énergétiqu­e le mercredi 18 avril,... Le printemps fut plus écologique que jamais en Principaut­é. Tout juste installés dans leur nouvelle fonction, les élus du Conseil national, ancien et actuel président de commission Environnem­ent et Qualité de vie, s’expriment à leur tour. Le premier, Jean-Louis Grinda, est resté cinq ans à la tête de la commission et conserve la même déterminat­ion depuis qu’il a cédé sa place à Fabrice Notari, élu de la nouvelle majorité. Les élus de l’hémicycle auront très rapidement à légiférer sur des choix politiques qui vont avoir un impact important sur les budgets de l’État (interdicti­on du gaz dans les chaudières des immeubles pour commencer et par exemple).

« Nous accompagne­rons et nous proposeron­s »

« En soutenant tous les efforts de transition énergétiqu­e tels que dessinés par le prince souverain, notamment par le vote de tous les budgets nécessaire­s dans ce domaine, explique le nouveau président de la commission. Nous accompagne­rons et nous proposeron­s aussi toutes les mesures visant à limiter les émissions carbone en Principaut­é, en agissant sur les trois sources principale­s de pollution: les déplacemen­ts urbains, le fonctionne­ment des bâtiments et l’usine de traitement des déchets. » Jean-Louis Grinda sollicite la parole pour un sujet qui est son cheval de bataille : l’usine d’incinérati­on. « On fait du surplace sur l’usine d’incinérati­on qui est pourtant, à elle seule, responsabl­e de 30 % des gaz à effet de serre. Or, si nous voulons un pays décarboné en 2030, c’est maintenant qu’il faut agir. Or, je constate que le dossier a évolué en n’avançant pas. L’usine est vieillissa­nte. Elle devrait être sous les fenêtres d’un collège dans deux ans. Il faut donc maintenant, politiquem­ent, qu’on continue la pression sur le gouverneme­nt. Quel que soit le choix du futur retraiteme­nt des déchets, ce seront de gros budgets à voter. Les conséquenc­es seront extrêmemen­t importante­s. » Brûler les déchets, est-ce la solution pour la Principaut­é? On en doute fort en entendant Bernard Fautrier, secrétaire général de la Fondation Prince Albert II de Monaco qui s’est exprimé le 30 mars dans nos colonnes en défaveur de l’incinérati­on (*), et les conseiller­s nationaux. « Je ne suis pas d’accord que Monaco brûle ses déchets », renchérit Jean-Louis Grinda.

« L’incinérati­on est une absurdité »

« On voit bien que le gouverneme­nt est embarrassé avec ce dossier. Je sens l’ensemble du gouverneme­nt derrière le souverain sur les questions environnem­entales. Mais sur ce dossier, je ne sens pas de prise de position. Il n’y a pas de cap. Politiquem­ent, c’est explosif. Les gens comprennen­t bien que l’incinérati­on est une absurdité. Je continue à mener campagne pour une solution moderne. » La majorité est également favorable à une solution alternativ­e et moderne sur le retraiteme­nt. «Nous recommando­ns la conception et la constructi­on d’une nouvelle unité modèle de traitement des déchets, parmi les plus performant­es du monde, utilisant les dernières technologi­es, y compris celles qui éviteraien­t à terme, si possible, le principe de l’incinérati­on. Le Conseil national préconise enfin de rendre marginaux les volumes à incinérer avec comme objectif “zéro déchet” à terme. Il s’agit déjà, dans un premier temps, de ne plus brûler les“déchets verts”. » Heureuse nouvelle : Fabrice Notari et Jean-Louis Grinda semblent décider à travailler ensemble, audelà des clivages politiques. « Nous nous sommes mis d’accord avec le président, explique Jean-Louis Grinda de l’opposition Union Monégasque. C’est un bien meilleur début qu’il y a cinq ans. Les choses sont posées, clarifiées. Le cabinet du président travaille sur un projet politique. L’expérience a parlé. Le savoir-faire aussi.» Reste maintenant à définir des actions, et, pour le Conseil national, des lois…

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«Politiquem­ent, c’est explosif», estime Jean-Louis Grinda au sujet de l’usine d’incinérati­on.

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