Chômage : l’Unédic aurait versé un milliard d’euros à tort en
La note est salée. Selon une note de l’Unédic révélée par Le Monde ,un milliard d’euros d’allocations-chômage ont été versés à tort en 2017, essentiellement à des demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite. L’année dernière, 2,3 millions d’euros d’indus ont été notifiés, pour un montant total d’un milliard d’euros, selon le document, qui pointe « une progression constante depuis plusieurs années », de«+36% entre janvier 2015 et décembre 2017. Ces trop-perçus ont représenté environ 3 % des 36 milliards d’euros d’allocations versés en 2017. Près de neuf indus sur dix (87 %) sont consécutifs à la reprise d’une activité salariée, selon la note de l’Unédic. Dans la plupart de ces cas (62 %), l’allocataire a bien déclaré à Pôle emploi avoir travaillé, mais il n’a pas « déclaré » ou « justifié » tous les salaires perçus. Dans les autres cas (38 %), l’allocataire a travaillé, mais ne l’a pas déclaré.
Quatre solutions
Ce diagnostic a mené l’Unédic à envisager « quatre solutions », présentées dans la note. Les trois premières visent à « améliorer les processus d’actualisation ». Chaque mois, pour rester inscrits à Pôle emploi et toucher leur allocation, les demandeurs d’emploi doivent actualiser leur situation auprès de l’opérateur. S’ils ont retravaillé, ils doivent déclarer le nombre d’heures travaillées et le total des rémunérations perçues, sans entrer dans le détail des activités exercées. Le demandeur d’emploi devant luimême additionner ses salaires, cela présente le « risque de commettre une erreur dans ce calcul ou un oubli », selon la note. D’où la première solution, qui consiste à « permettre la déclaration de plusieurs activités ». Une deuxième piste concerne la période d’actualisation, qui débute aujourd’hui dès le 28 du mois. C’est source de « déclarations erronées » en cas de reprise d’emploi en toute fin de mois, selon la note. L’Unédic propose donc de « décaler le calendrier d’actualisation au 1er jour du mois » suivant. Autre solution : « généraliser les paiements provisoires ». Un allocataire n’ayant pas justifié toutes ses activités déclarées toucherait un « paiement provisoire par avance » de80% de son allocation. Si un trop-perçu était constaté avant le 25 du mois suivant, il ne serait alors pas considéré comme un « indu », mais comme une « avance », récupérable plus facilement en déduction des prochaines allocations.