Dette SNCF : le contribuable mettra la main à la poche
Hier, dans un courrier adressé aux syndicats, le Premier ministre annonce que la reprise progressive de la dette par l’État « demandera un effort supplémentaire » aux Français
Au dixième jour d’une grève perturbant encore fortement le trafic des trains, le Premier ministre a confirmé, hier, la reprise progressive de la dette de la SNCF par l’État à compter du 1er janvier 2020 et souligne que « cela demandera un effort supplémentaire des contribuables » .Le Premier ministre a invité l’ensemble des syndicats de la SNCF et leurs responsables confédéraux à des réunions bilatérales le 7 mai à Matignon sur la réforme ferroviaire, dans une lettre qu’il leur a adressée hier. « Ce pacte national ferroviaire est un engagement considérable pour le pays. Je proposerai à chacune des confédérations de me rencontrer avec la ministre des Transports et vos délégations syndicales le 7 mai », écrit le Premier ministre.
Réunions bilatérales
« Je souhaite que ces rencontres se déroulent dans le respect des concertations poursuivies entre-temps au sein de l’entreprise, de la branche et auprès de la ministre des Transports. Je réunirai également le 7 mai les dirigeants de la SNCF, les représentants de la branche ferroviaire, ainsi que ceux des usagers et des chargeurs », poursuit-il. Toutes ces rencontres seront des réunions Edouard Philippe a annoncé, hier, qu’il recevrait les syndicats le mai. Espère-t-il débloquer des négociations au point mort ? (Photo AFP)
bilatérales, a précisé Matignon. Dans ce même courrier, Édouard Philippe confirme, par ailleurs, la reprise progressive de la dette par l’État à partir du 1er
janvier 2020, comme l’a annoncé le 12 avril le président Emmanuel Macron, mais il souligne qu’elle « demandera un effort supplémentaire des contribuables, qui apportent déjà chaque année plusieurs milliards d’euros au financement du système ferroviaire » afin «de couvrir ses coûts de fonctionnement et d’investir dans son entretien et dans son développement ». « J’y vois la marque de l’attachement de l’ensemble de la nation au service public ferroviaire », note le Premier ministre. La lettre est une réponse à celle envoyée par l’intersyndicale à la ministre des Transports, Élisabeth Borne, la semaine dernière.
« Véritable provocation »
Dans cette missive, les syndicats de cheminots expliquaient avoir ressenti les annonces du projet de filialisation de l’activité fret, puis celle de la date d’arrêt des recrutements au statut de cheminot fixée au 1er janvier 2020, comme « une véritable provocation ». « Sur ces deux sujets, il était établi que les discussions devaient être menées avant que les décisions ne soient annoncées », avaient-ils écrit à Élisabeth Borne. Les syndicats de la SNCF se réunisssaient hier en d’après-midi, au dixième jour d’une grève qui perturbe encore fortement le trafic, pour débattre de la stratégie à adopter face à un gouvernement inflexible [lire ci-contre].