Comment limiter les nuisances?
Sur un tel chantier – flirtant avec les 800 millions d’euros pour la seule construction de l’infrastructure maritime (*) – les nuisances ou incidents, forcément, ne sont pas nuls. Affirmer le contraire relèverait du mensonge. D’autant que, par exemple, le 26 mars une fuite d’huile avait été constatée dans les eaux de l’anse du Larvotto. Pour cette phase opérée par le Simon Stevin, les remous sont visibles de la surface. « Le matériau rejeté au fond de l’eau, du calcaire, crée de la turbidité. Mais cela est limité car nous le lavons en carrière et également à son arrivée à
Fos-sur-Mer », explique Christophe Hirsinger, directeur de grands projets pour Bouygues Travaux publics. Lequel a mis en place toute une batterie de mesures pour limiter ce phénomène. Un réseau de six bouées permet de suivre la turbidité résiduelle en temps réel grâce à des capteurs à différentes profondeurs. « On la réduit aussi avec des écrans anti-turbidité sous-marins et flottants de part et d’autre
du chantier », poursuit-il. Si les seuils préfixés sont dépassés, les travaux sont suspendus sur le champ. Selon Bouygues Travaux publics, le suivi de la qualité des eaux a été renforcé. Trois prélèvements hebdomadaires sont effectués depuis avril, deux par le constructeur à chaque escale du Simon Stevin, un par la Direction de l’Environnement.
« La qualité sanitaire des eaux de baignade a toujours été bonne »
« La qualité sanitaire des eaux de baignade a toujours été bonne (paramètres microbiologiques conformes, pas de pollution chimique et aucune toxicité détectée…). Seul le critère de transparence est parfois affecté par la mise en suspension des fines calcaires issues du matériau de remblaiement. Il a été une seule fois en dessous de la valeur de 1 mètre (de visibilité), c’était le 7 février 2018 », avoue Christophe Hirsinger. Par ailleurs, des suivis hebdomadaires biologiques sont réalisés dans les deux réserves naturelles attenantes. Et de nombreux paramètres de surveillance sont ainsi analysés : teneur en carbohydrates, densité foliaire, limite inférieure de l’herbier, luminosité avec un réseau de luxmètres ou encore la vitalité des espèces.
Pour la totalité de l’extension en mer, on parle de 2 milliards d’euros.