L’effet magique du « en même temps»…
«En même temps». Si souvent employée lors de sa campagne présidentielle, l’expression d’Emmanuel Macron est devenue une marque de fabrique, voire une ligne politique. La semaine que nous sommes en train de vivre est encore en train de le prouver. « En même temps », le chef de l’État s’est offert le luxe de faire des mamours à Donald Trump et de placer quelques tacles biens sentis (climat, commerce, Iran…) à son endroit lors de son discours très applaudi devant le Congrès américain hier. Plus fort encore, «en même temps», le président français aura en l’espace de quelques jours renforcé sa stature internationale au pays de l’oncle Sam et vu l’horizon commencer à se dégager sur le front de la situation sociale en France. Car s’il est prématuré de considérer que la crise est bientôt terminée, force est de constater que les signaux favorables au gouvernement se multiplient. Conçue pour engendrer un maximum de perturbations, cette drôle de grève est en train de faire flop. En déplorant que les usagers « ne râlent même plus » ,les syndicats avouent à demi-mot leur impuissance. Même pas mal, les Français ! Ils s’organisent, covoiturent, télétravaillent, refusant d’être victimes ou complices. Alors que le taux de grévistes à la SNCF a été quasiment divisé par deux en trois semaines, l’opinion est de plus en plus défavorable à un mouvement désormais soutenu par seulement un citoyen sur cinq selon le dernier sondage Elabe-BFM TV. Faute de soutiens suffisants, les syndicats gesticulent. L’annonce hier d’une journée de rassemblement à Paris et en région le mai sent l’improvisation à plein nez. Il faut dire que la convergence des luttes fantasmée par Philippe Martinez a fait long feu. Signe des temps, les étudiants-bloqueurs de l’université Montpellier III-Paul Valéry ont préféré partir en vacances, prouvant que la génération RTT a bel et bien remplacé celle des pavés et des barricades de . Même à Notre-Damedes-Landes, où on pouvait craindre un enlisement durable, une sortie de crise est en vue. La réunion interministérielle d’hier soir a confirmé que les situations de quatre agriculteurs « historiques » ont été régularisées et laisse à penser qu’une deuxième vague d’évacuations pourrait être ordonnée prochainement. Et tout ça, « en même temps… »
Les étudiants-bloqueurs de Montpellier ont préféré partir en vacances. La génération RTT a remplacé celle des pavés