Ordre des chirurgiens dentistes et centres de soins : guerre totale
Cette affaire se déroule sur fond de lutte à mort entre chirurgiens dentistes libéraux d’un côté, et centres dentaires de l’autre. Arrivés à partir de en France, les cabinets «low cost» ont bousculé le marché. Et ce, alors que % des Français disaient renoncer aux soins dentaires faute de moyens (). En réaction, les chirurgiens dentistes ont ouvert le feu nucléaire. Il est vrai que le scandale «Dentexia» est venu apporter de l’eau à leur moulin et ternir l’image des cabinets «low cost». En mars , les centres Dentexia avaient été liquidés, laissant patients sur le carreau. L’occasion de découvrir une arrière-boutique peu rutilante : soins dentaires bâclés voire mutilants et encaissement de sommes importantes avant même la réalisation des soins. L’ordre des chirurgiens dentistes mène depuis une guerre totale. À un point tel, que cela a attiré l’attention de la Cour des comptes. Dans un rapport de février , la Cour avait littéralement dézingué l’Ordre national des chirurgiens dentistes, relevant nombres de dérapages financiers, et une «conception discutable» de la mission de service public qu’il «outrepasse largement». «En contradiction avec l’ordonnance de qui précise qu’il n’est ni dans l’esprit ni dans la lettre des ordres de s’opposer au fonctionnement normal d’installations créées par des sociétés mutualistes dans un but non lucratif, l’Ordre lutte depuis plusieurs années contre les centres dentaires mutualistes ou associatifs.» La cour indique que l’Ordre y consacre «des moyens considérables», notamment «par le truchement d’actions en justice». Incitant les chirurgiens dentistes à balayer devant leur porte, la cour relève alors des manquements dans leurs propres rangs. «Les contrôles de conditions d’asepsie et de sécurité dans les cabinets dentaires sont très rares », cingle la Cour. 1. Rapport de la cour des comptes sur la sécurité sociale de 2016.