«Changer d’attitude»
Alors que l’ASM reste sur deux revers de rang, Andrea Raggi estime qu’il faut changer d’état d’esprit dans le sprint final
AGuingamp, Andrea Raggi est resté sur le banc alors que son équipe prenait l’eau. C’est Kevin N’Doram qui est entré en jeu après l’expulsion de Jemerson. N’y voyez pas une sanction, loin de là. L’Italien a les tendons qui sifflent depuis un mois et il ne voulait pas se péter. « Je prends deux comprimés de Voltarène par jour, la situation est ce qu’elle est, je m’en bats les couilles, je joue en serrant les dents. A moins que mon tendon éclate, je suis là jusqu’au 19 mai car le club a besoin de nous », a balancé le «Pirate» avec son phrasé légendaire, hier, en conférence de presse. Demain, contre Amiens, l’Italien ira à la guerre pour « son » club. Parce qu’il est comme ça. Et que la situation l’exige.
Andrea, êtes-vous énervé et inquiet de la situation actuelle du club ? Tout le monde est énervé car on vit un moment difficile. Mais on a points, on est toujours deuxième. On a un petit avantage, on doit rester ensemble, compact. On doit jouer à fond et gagner tous les matches. Surtout, il ne faut pas céder à la panique sinon c’est la fin. Il faut avoir conscience de notre difficulté actuelle, on a déjà traversé des moments compliqués et on s’est toujours relevé.
Que s’est-il passé à Paris et à Guingamp ? On s’est complètement trompé sur nos deux derniers matches. Sur une saison ce n’est rien, deux matches, mais ils sont arrivés au plus mauvais moment. On doit changer d’attitude. C’est le football aussi, tu ne maîtrises pas. Les grandes équipes savent sortir de ce genre de situation délicate.
Des joueurs ont-ils la tête ailleurs ? On a cerveaux dans l’équipe, je ne suis pas dans la tête de tout le monde. Si je vous écoute, on a tous la tête ailleurs. J’entends qu’on parle de Fabinho, Thomas Lemar, ce sont deux mecs sérieux, je vous le dis, ils ont la tête à Monaco. Je vois que vous parlez beaucoup de Thomas, il sait de lui-même qu’il ne va pas bien en ce moment mais sur les quatre derniers matches, je vous l’assure, il sera là.
« Après Paris, j’avais honte...»
Êtes-vous inquiet sur la motivation de l’équipe en ce moment ? Samedi, il faut rentrer en étant très impliqué. La concentration doit être à %, montrer un autre visage qu’à Paris ou Guingamp. On doit montrer notre rage.
Vous avez toujours les cartes en mains pour terminer deuxième... Si on gagne samedi, on restera devant quoi qu’il arrive. On va voir match par match, quatre finales à gagner. On avait points et un bon goal-average. On a tous perdu car on n’a plus de joker. C’est fini. Mais l’OM et l’OL ont aussi un calendrier difficile. A ce moment de la saison, la forme physique ne compte plus, tout se jouera dans la tête. Pour tout le monde. Il n’y a aucun problème entre nous, mais on doit être plus concentré, se mettre un peu plus de pression car, ici, vous le savez, le stress est relatif. Dans tous les vestiaires du monde, tu as le même postulat : ceux qui jouent sont contents, ceux qui ne jouent pas ne le sont pas. C’est pareil partout mais on est tous concentré sur l’objectif.
Peut-on parler de problème d’attitude ? Si on rentre sur le terrain en pensant gagner un match sans aller aux duels, à la guerre, ça sera difficile. Ça fait deux matches qu’on se trompe de combat et on a vu le résultat. Le match à Paris… franchement… la semaine après, j’avais honte. Tu dois l’assumer. On a quand même pris sept buts… C’est une claque, mais ça arrive, le Brésil en a pris sept contre l’Allemagne. Mais la force, c’est de se relever. Paris et Guingamp, on a mérité de perdre. C’est la vérité. Mais si on ne fait que ressasser ces deux matches, on est mort. Cette semaine, j’ai vu les gars à l’entraînement, je nous sens prêt. Costaud.