Monaco-Matin

«J’aiune belle carte à jouer »

Pour sa première compétitio­n internatio­nale seniors, le Niçois Lucas Otmane rêve d’une performanc­e de taille pour marquer les esprits à deux ans des Jeux de Tokyo

- RECUEILLI PAR C. ROUX

Tirer son épingle du jeu. Lucas Otmane veut faire de Tel-Aviv un tremplin vers Tokyo. Aujourd’hui (à partir de h), le Niçois de  ans va vivre le championna­t d’Europe et sa première grande compétitio­n internatio­nale seniors avec ambition. Seul engagé dans les rangs tricolores chez les moins de  kg, catégorie où personne n’émerge dans l’optique des Jeux, le pensionnai­re de l’Olympic Judo Nice a conscience qu’il peut frapper fort. Le vice-champion de France ,

e mondial, a dominé Benjamin Axus (e mondial), Julien La Rocca (champion de France) et le junior qui monte, Hugo Metifiot, dans une poule de qualificat­ion, pour filer en Israël. Désormais, il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.

Lucas, dans quel état d’esprit abordez-vous cette grande première ? C’est un championna­t d’Europe, ça reste exceptionn­el, mais je ne veux pas en faire une compétitio­n différente des autres. J’ai déjà fait des championna­ts d’Europe cadets et juniors (e en  à Oberwart, ndlr) donc même si ce n’est pas la même chose, dans l’idéal, je sais ce que c’est. Il ne faut pas se mettre la pression, se dire que ça peut être la seule chance de ma carrière. Bien que j’aie une obligation de résultat plus grande que sur les compétitio­ns précédente­s, je le prends comme le tournoi de Paris (- février), le Grand Slam de Russie (- mars) ou le Grand Prix de Turquie (- avril). Même si je n’ai pas eu de résultat, je les ai abordés de la bonne manière et je compte faire pareil. Quel sera l’objectif ? Il y a l’objectif en terme de résultat mais aussi au niveau de l’attitude. Je veux revenir avec la plus belle des médailles. Je ne vais pas me satisfaire d’un e ou e tour. Pour tout compétiteu­r qui se respecte, c’est normal. Ce sera très dur (il entrera en lice contre l’Allemand Lukas Vennekold

(e mondial) et pourrait enchaîner avec le Suédois (n°) Tommy Macias) mais pour les autres aussi. Je veux, avant tout, revenir sans regret et en ayant tout donné sur chaque combat. Personne ne se dégage dans l’optique de Tokyo. C’est l’heure de marquer les esprits… Bien sûr. J’ai une belle carte à jouer. J’ai combattu les meilleurs judokas d’Europe. Je les connais. J’ai été capable de les faire tomber à l’entraîneme­nt, pourquoi pas en compétitio­n ? Je sais de quoi je suis capable et j’ai assez confiance en moi pour les battre. J’espère que la ville de Nice fera en sorte de m’aider jusqu’au bout pour les Jeux (sur le plan financier), comme elle l’a fait avec Loïc (Pietri) parce que je suis en course pour réaliser l’un de mes rêves, devenir champion olympique. Au sujet de Loïc, votre « grand-frère » de l’OJN, lui avez-vous demandé des conseils ? Pas vraiment. Maintenant, le champion qu’il est fait que tu es obligé de t’inspirer de lui. Il a des grandes médailles internatio­nales. J’aime beaucoup sa vision de notre sport, où la base c’est mettre un ippon. Il n’a pas oublié ça. Son judo est généreux, il faut aller chercher la gagne. Je sais le faire aussi. C’est quelque part l’ADN du judo niçois. A Tel-Aviv, vous devrez bien doser cette fougue… Au Grand Prix de Turquie, ça m’a joué des tours. J’ai attaqué à des moments où il ne le fallait peut-être pas. Je devais la jouer plus tactique. J’en ai discuté avec mes entraîneur­s et je dois être plus malin. Ça s’apprend avec l’expérience. Gagner par ippon ou sur pénalité, l’important, c’est de gagner. J’ai eu du mal à le comprendre par moments.

Parlez-nous de cette poule de qualificat­ion. Ça a dû être compliqué à vivre...

En Russie, je perds au e tour. Je n’étais pas vraiment en forme et je n’avais pas montré un beau visage. Les Europe, je pensais que c’était fini pour moi. Et puis il y a cette poule parce que personne ne se dégageait par ses résultats. Le but était qu’il n’y ait pas de litige au niveau de la sélection. On a combattu en une journée à l’INSEP. Je n’avais jamais vécu ça mais j’avais la bonne pression. Celui qui n’en est pas capable, il faut qu’il rentre chez lui. C’est la réalité du haut niveau.

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