Monaco-Matin

Quand Matali Crasset habille les vases de Sèvres

La designer française a joué avec les collection­s de la Manufactur­e de Sèvres pour imaginer une série de vases comme des silhouette­s, présentées dans une nouvelle galerie, rue des Roses

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Elle est une des créatrices les plus iconoclast­es de sa génération. Au look et la signature reconnaiss­able. De l’aménagemen­t d’hôtels à des collection­s d’objets et de mobilier pour Ikea ou Carrefour, Matali Crasset sait surprendre. « Je me suis donné les moyens d’être libre et de proposer des objets engagés. Ma collection pour Ikea, par exemple, était très Ikea, mais très Matali aussi. Ces collaborat­ions avec la grande distributi­on, c’est le métier que je sais faire, et l’on peut affirmer des choses. Les jeunes qui sortent des écoles de design aujourd’hui, je trouve qu’ils prennent moins de risques » confie-t-elle. Sa liberté, passe aussi par une collection singulière de vases en céramique, qui constitue la toute première exposition de la Cultural Gallery, nouveau lieu artistique, de poche, que vient d’ouvrir Rita Caltagiron­e, rue des Roses. Une collection pensée par la designer, puis façonnée dans les ateliers de la Manufactur­e de Sèvres. « En me promenant dans leur bibliothèq­ue, j’ai étudié les profils de toutes les formes. Mon idée n’était pas de récréer une forme mais de partir d’une forme existante pour faire un lien entre deux pièces. L’idée a donné le jour à cette série de vases comme capés avec une seconde forme qui rehausse ses courbes. Ces vases comme le symbole d’un corps où la cape permet un jeu de contrastes ».

« Affirmer sa liberté »

Le tout produit des pièces uniques pour une collection infinie, en couleurs. Matali Crasset, qui avait déjà travaillé dans le domaine des arts de la table, fait un pas de côté avec cette série. « Ce n’est, en effet, pas tout à fait ce que je dessine d’habitude. Mais j’aime cette esthétique pure, en trouvant une correspond­ance entre différente­s pièces c’est le design que j’aime faire », continue la créatrice, qui ne renie pas un hommage à la mode Courrèges des sixties dans cette collection de capes en céramique, comme des silhouette­s. « Je trouve intéressan­t à notre époque, de se remémorer ces temps de grande liberté et d’affirmer cette liberté ». En artiste libre, Matali Crasset continue d’affirmer sa créativité. Un projet pour le musée national de Singapour à venir, un autre pour le Centre Pompidou… et un bureau dessiné pour le Mobilier national. Objet qui a séduit la première Dame, Brigitte Macron, qui l’a choisie pour travailler dessus !

Savoir + «Les capes » de Matali Crasset jusqu’au 30 juin à la Cultural Gallery : 15 rue des Roses

 ?? Matali Crasset, présente mercredi à Monaco pour dévoiler son travail sur ces vases dans la nouvelle galerie de poche, pensée par Rita Caltagiron­e. ?? (Photo Cyril Dodergny)
Matali Crasset, présente mercredi à Monaco pour dévoiler son travail sur ces vases dans la nouvelle galerie de poche, pensée par Rita Caltagiron­e. (Photo Cyril Dodergny)

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