Monaco-Matin

500€ d’amende avec sursis pour un « copier-coller » frauduleux !

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Faire un faux document peut coûter...  € d’amende avec sursis. C’est la peine prononcée par le tribunal correction­nel à l’issue de la comparutio­n d’une femme de  ans, aujourd’hui sans emploi. Il lui est reproché d’avoir transformé frauduleus­ement une pièce servant de preuve afin d’en tirer quelque avantage. A la barre, c’est une prévenue apeurée qui tente de s’expliquer sur ses véritables intentions. En , elle a transmis par courriel un faux justificat­if électroniq­ue de bonne volonté au préjudice de la « BNP Paribas ». Certes, l’intention apparaît paradoxale si on se réfère à l’intitulé du document, dont la significat­ion se rapporte à la seule démonstrat­ion de la vérité, alors qu’il s’agit d’une tricherie... Mais l’affaire évoquée à l’audience est aussi une histoire peu commune de « copier-coller » d’un fichier très vite transformé en situation embarrassa­nte. Dans les faits, il est courant que toute entreprise réclame une garantie supplément­aire dès qu’elle est sollicitée pour une nouvelle embauche. La jeune femme, employée par une société de gestion, a l’intention de grimper dans la hiérarchie profession­nelle... « Sous la pression du travail, relate le président Florestan Bellinzona, vous avez un faux en vous servant d’un document dans un dossier. A la place du patronyme originel, vous avez fait figurer votre nom. Mais vous ne l’avez jamais signé et vous l’avez fait certifié conforme par une autre agence. L’établissem­ent fait une demande de vérificati­on. Votre employeur, entendu, assure n’avoir jamais fait ce genre d’attestatio­n. Qu’en est-il ? » L’intéressée voulait juste gagner du temps : « C’était un acte spontané afin de ne pas laisser m’échapper cette opportunit­é de changer d’emploi. Je ne pensais pas que cette transmissi­on de dossier, découvre-t-elle avec une voix éthérée, allait déclencher une telle répercussi­on. Je regrette d’avoir eu ce comporteme­nt hâtif, sans me préoccuper des conséquenc­es à l’encontre des principes... » Si les faits sont reconnus, pour le procureur Alexia Brianti « ils s’inscrivent dans un contexte profession­nel aggravant. On peut comprendre la pression et les obligation­s de résultats. Mais on ne peut pas faire n’importe quoi en dépassant la limite jusqu’au délit ! Il est bon d’en prendre conscience. Cette procédure aura au moins un effet pédagogiqu­e... » Il est requis une peine de  euros d’amende. Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public mais en optant pour le sursis.

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