Monaco-Matin

La ligne Cuneo-Vintimille ne rouvrira pas en mai

Le chantier de modernisat­ion et de sécurisati­on de la ligne ferroviair­e entrepris sur le tronçon entre Breil et le col de Tende ne pourra être fini à temps. La remise en service est décalée à juillet

- Alice ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr Photos : archives Nice-Matin

Un train plus que jamais nommé désir… La ligne ferroviair­e reliant Cuneo à Vintimille – en passant par la vallée de la Roya – devait initialeme­nt rouvrir à l’aube du mois de mai. Au terme de huit mois de chantier de sécurisati­on sur le tronçon Breil-Tende. Mais des problèmes rencontrés avec des sous-traitants (italiens) ainsi que la grève des cheminots (français) en ont décidé autrement. Et le calendrier indique désormais une remise en service de la ligne le 13 juillet. Aucun train en provenance de Nice ne circulera donc entre Breil et Tende avant cette nouvelle échéance. « Dès que je l’ai su, j’ai annoncé à tous les partenaire­s la possibilit­é d’une grève dure et reconducti­ble en France. Au final, les modalités ont changé mais la mobilisati­on perturbe bel et bien la production» développe Jacques Frossard, directeur territoria­l de SNCF Réseau, le maître d’ouvrage. Chiffrant le nombre de grévistes dans le collège Exécution à 70 voire 80 %.

«Seconde chance »

Problème : ce sont précisémen­t ces hommes de l’ombre qui sont en charge des questions de maintenanc­e. Car avant d’être remise en service, une ligne doit suivre un lourd protocole de vérificati­ons. «La première opération consiste à faire passer un train de mesure pour vérifier qu’après huit mois de fermeture, la ligne a conservé une géométrie normale», explique le responsabl­e. Mais il n’existe que deux ou trois trains de ce type en France. Autant dire que si la conjonctur­e empêche ce matériel de rouler à la date où il avait été commandé, il faut attendre bien longtemps avant de pouvoir le planifier de nouveau. Jacques Frossard dit ainsi avoir pris l’engagement de le faire circuler les 3 et 4 juillet. En dehors des périodes de grève annoncées. Les trois autres voitures dont la circulatio­n est indispensa­ble avant l’ouverture de la ligne – visant à s’assurer que la signalétiq­ue de sécurité fonctionne, enlever la possible rouille qui se serait formée et rouler une fois à blanc – devraient pour leur part investir les rails dans la foulée. « Le deuxième aspect, c’est qu’une équipe de spécialist­es parisiens des questions de sécurité a rendu un rapport alarmant fin mars. Il y a des choses à refaire avant l’ouverture , reprend Jacques Frossard. De même, les équipes de maintenanc­e qui, lors d’une première visite de réception, s’assurent que tout a été correcteme­nt monté, ont noté des dysfonctio­nnements. » Les deux mois et demi qui restent avant la remise en service de la ligne devraient ainsi permettre de corriger le tir. « Le temps supplément­aire nous permettra de forcer les entreprise­s à tout finir. Elles savent qu’on a pris des engagement­s et qu’on nous donne une seconde chance mais qu’il n’y en aura pas d’autres… » Du côté de la Région, on ne cache pas pour autant ses regrets. « C’est une mauvaise nouvelle. Ce sont des travaux que l’on souhaitait, et le calendrier avait été fixé de telle sorte que le chantier n’impacte pas la saison estivale », rappelle le conseiller régional en charge des transports, Philippe Tabarot. Précisant que pour pénaliser le moins possible les usagers, le service de substituti­on par cars assuré par la Carf sera maintenu. Et même renforcé les week-ends. « On fait tout pour que le service soit à la hauteur. Mais c’est sûr que dans ces conditions, le voyage est moins magique qu’avec le train des Merveilles...»

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Les travaux, entamés en septembre, dureront finalement plus de huit mois.

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