Monaco-Matin

Macron, un an à un train d’enfer

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

En un an – il a été élu le  mai  –, Emmanuel Macron donne, qu’on le veuille ou non, une nouvelle image à la Présidence française. Pas seulement parce qu’il apparaît sur la scène internatio­nale, depuis les États-Unis jusqu’à la Russie, comme le premier des interlocut­eurs européens. Mais aussi parce qu’il a profondéme­nt changé la politique intérieure française. C’en est fini, pour le moment au moins, de l’opposition droite-gauche qui a marqué les précédente­s présidence­s. Il n’a pas été élu, comme François Hollande, par la gauche contre la droite ni, comme Nicolas Sarkozy, par la droite contre la gauche. Il s’est au contraire,

«par effraction» a-t-il dit lui-même, présenté comme ni de droite, ni de gauche, et par là fait voler en éclats le PS à sa gauche, et, de l’autre coté de l’éventail politique, embarrassé sérieuseme­nt les Républicai­ns en installant un des leurs à Matignon. Surtout, il a imposé son rythme à la France, celui des réformes entreprise­s et annoncées. C’est à un train d’enfer qu’il a entamé son quinquenna­t : on ne peut l’accuser d’avoir pris les Français de court, toutes les mesures prises en un an sont parfaiteme­nt conformes à celles qu’il avait annoncées lors de sa campagne électorale. Réforme fiscale, réforme du travail, transforma­tion de l’école, bouleverse­ment de la SNCF : autant de textes, votés par sa majorité à l’Assemblée nationale, autant de polémiques avec les partis traditionn­els et les syndicats. Tout cela ne ralentit pas Emmanuel Macron, que n’arrête ni la grève des cheminots ni les protestati­ons des retraités, ni la mauvaise humeur des enseignant­s. Une seule volonté chez lui : adapter la France à la mondialisa­tion, dont elle ne pourrait, pense-t-il, sortir qu’à son

«Une seule volonté chez lui: adapter la France à la mondialisa­tion dont elle ne pourrait, pense-t-il, sortir qu’à son détriment.»

détriment. Les Français râlent ou acceptent, s’indignent ou approuvent, jugent efficace sa décision, pour favoriser l’investisse­ment, de réduire les impôts des entreprise­s ou condamnent au contraire le « Président des riches ». Tous attendent en réalité les résultats de sa politique. Le Président s’est donné un an et demi pour que le changement qu’il souhaite porte ses fruits. Les voyants économique­s passent lentement au vert. Est-ce suffisant pour que l’augmentati­on du pouvoir d’achat soit au rendez-vous ?

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