LIGUE / AS MONACO Courbis décortique l’ASM
Ancien du club et champion de France en 1978, Rolland Courbis était au Louis-II contre Amiens. L’ancien coach de Bordeaux et de Marseille revient sur la situation actuelle de l’ASM
points en journées, c’est presque un exploit ”
Vous étiez présent au Louis-II en marge des ans du titre de champion de France de l’AS Monaco. Qu’avez-vous pensé de la prestation de l’ASM contre Amiens (-) ? Ce n’est pas la première fois que le club est limite dans son contenu. Et depuis le - encaissé au Parc des Princes, on sent que c’est dur moralement et psychologiquement. Mais avant cette déculottée, il y avait déjà eu des avertissements, comme tous ces matches gagnés d’un but en ayant concédé l’ouverture du score. Que ce soit contre Nantes, Lille, Bordeaux, des victoires à souvent pénibles.
Comment expliquez cette soudaine chute alors que l’équipe avait une certaine longueur d’avance sur Lyon et l’OM encore en mars ? L’objectif d’être deuxième, malgré tout, ce n’est pas évident, même avec un match par semaine puisque Monaco a été éliminé rapidement de la Coupe d’Europe. En ce moment, vous avez un souci d’expression collective, des blessés importants au mauvais moment comme Sidibé, Subasic qui ne fait pas une grande saison, des recrues qui ne sont pas encore adoptées comme Tielemans, qui est encore timide. Et puis vos leaders,
je pense à Falcao et Lemar, ce sont peut-être des grands professionnels qui, en ce moment, gambergent sur le Mondial. Personne ne peut oublier que Falcao a manqué la précédente sur une grave blessure. Au final, il y a une évidence, c’est que l’équipe de cette année est
à un niveau bien inférieur à celle de l’an dernier. C’est déjà presque un exploit de compter points en journées, c’est un parcours de champion si vous n’avez pas en face de vous un PSG extraterrestre.
Comment gérer les trois derniers matches de la saison, Caen, SaintÉtienne et Troyes ? Le calendrier est quand même abordable, ce sont trois matches à la portée de Monaco et Jardim sait remobiliser
un groupe. Cette équipe peut gagner les trois dernières rencontres mais il faut montrer un autre visage.
Où se situe le souci ? Il est surtout footballistique. Cette équipe a perdu beaucoup trop de bons joueurs l’été dernier. Rien que Mbappé, c’est quand même le Neymar du Rocher quelque part dans sa capacité à gagner un match tout seul, quand vous le vendez à votre dauphin, c’est compliqué. Et puis sans
Bernardo Silva, Germain, Mendy, Dirar, Bakayoko, si avec tous ces départs l’équipe n’est pas affaiblie, c’est à ce moment qu’il aurait fallu se poser des questions. Ce qui n’est pas logique, c’est que l’on soit surpris que cela se passe moins bien. Oui, l’équipe a points mais la tournure de nombreux matches aurait déjà dû nous mettre la puce à l’oreille. Bientôt, ça va être une stratégie d’équipe d’être mené au score pour gagner des matches. Un défenseur va prendre la balle et coller une lucarne à Subasic pour enfin se mettre à jouer (rires).
Pourtant l’équipe avait bien commencé, alignant même matches sans défaite au coeur de l’hiver. Le groupe de joueurs qui nous déçoit actuellement est le même qui a fait un parcours chaotique en Ligue des champions, subissant des déroutes à domicile contre Porto (-) et Leipzig (-). Là, ils peuvent faire points en Ligue , c’est extraordinaire vu les changements. Mais la lecture de l’année de l’OL, qui n’arrive pas à battre le CSKA Moscou, ou de l’OM, qui en a pris six à Monaco en août et qui n’a pas existé contre le PSG au Parc des Princes, est le même, ce sont des équipes avec des cycles. L’OL et l’OM marchent sur l’eau en ce moment, pas Monaco, c’est tout.
Dimanche, il faudra aller à Caen sans Jemerson et Fabinho, suspendus, et avec encore quelques blessés... Si on commence à se méfier de Caen à la e journée parce que les Normands jouent le maintien... S’ils jouent leur survie, ce n’est pas pour rien. Idem pour Troyes lors du dernier match, vous n’allez pas sur la pelouse du Real Madrid ou du Bayern Munich non plus.