Monaco-Matin

Comment un tir a semé la panique sur la Piétonne

La scène de panique qui a fait douze blessés légers, lundi soir à Nice, a rappelé de sombres souvenirs aux commerçant­s de la rue piétonne. Le couple interpellé pour un tir a été entendu en garde à vue

- CHRISTOPHE CIRONE ET STÉPHANIE GASIGLIA

Des terrasses. Des commerçant­s. Des touristes. La vie a repris son cours normal, hier matin, dans la très passante rue Masséna à Nice. Pourtant, la veille au soir, la « piétonne » a été le théâtre d’une scène de panique. Bilan: 12 blessés légers. Dont Robert Balbo, serveur depuis vingt ans au restaurant Le Québec. «Cette nuit, ça a travaillé dans la tête. On a très peu dormi…»

Tir en pleine rue

Il est environ 21 h, ce lundi, quand un différend éclate du côté de la place Masséna, entre un couple et un groupe de cinq ou six personnes. Selon les premiers éléments, des propos obscènes visant la femme du couple seraient à l’origine de l’altercatio­n. Cette femme aurait sorti de son sac à main un pistolet à gaz, dont son mari s’est emparé. Il aurait visé le groupe et tiré dans leur direction. Un tir d’alarme sans danger. Mais la détonation a suscité un mouvement de foule impression­nant dans la zone piétonne et les rues voisines.

Fausse alerte vraie frayeur

« Les tables, les chaises, tout a volé, témoigne un serveur de La pizza. On ne comprenait pas ce qui se passait. Les gens couraient dans tous les sens. Certains se sont réfugiés dans notre restaurant. Nous avons eu très peur. Ça criait beaucoup.» Robert Balbo, lui, se trouvait à l’étage du Québec quand il a perçu «un gros brouhaha. J’ai vu une foule de gens arriver à l’étage pour se réfugier. Il y a des enfants qui sont tombés et qui se sont fait piétiner ! J’ai moi-même été bousculé sur plusieurs mètres. J’ai reçu des coups, j’ai été blessé au doigt et au tibia.» Neuf des douze personnes blessées ont été conduites à l’hôpital. Selon les sapeurspom­piers, leurs blessures sont liées à «des éclats de verre essentiell­ement».

Aussitôt interpellé­s

Réactifs, plusieurs commerçant­s ont actionné leur bouton d’alerte. Une douzaine de policiers municipaux est aussitôt intervenue. Le couple suspecté d’avoir déclenché cette belle pagaille est interpellé alors qu’il tente de s’enfuir vers la rue Gioffredo. En chemin, il aurait menacé sans tirer - un conducteur de vélo-taxi qui les a interpellé­s verbalemen­t. Ce couple a été entendu en garde à vue par la sûreté départemen­tale.

À fleur de peau

« Il faut plus de visibilité policière », plaide un commerçant de la piétonne. A deux pas de la Promenade des Anglais, les vieux démons du 14Juillet ont ressurgi. « Lundi soir, certains disaient qu’il y avait eu un mort, rapporte Robert Balbo. Depuis le 14-Juillet, dès qu’il se passe quelque chose, les gens ont peur. On voit qu’ils ne sont pas tranquille­s », constate Robert Balbo. Les attentats sont passés par là. Nice ne le sait que trop bien. Un mois après l’attaque au camion, un mouvement de foule similaire avait fait 70 blessés à Juan-les-Pins. Déjà. Là encore, la psychose avait fait son oeuvre.

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(Photos Twitter Aks) La détonation a suscité la réaction fulugrante des clients en terrasse, à hauteur du  rue Masséna.
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