Une pétition contre le chantier du plateau Saint-Michel
Hier, l’association écologiste de l’Aspona a réuni une quarantaine de personnes protestant contre l’abattage d’arbres lié à la construction d’une portion de route
Pas un mois ne passe sans que l’un des membres de l’Aspona (1) ne suive l’évolution sur le plateau Saint-Michel. Depuis que la municipalité a abandonné la gestion du camping éponyme au profit du groupe Principiano, via une délégation de service public, le lieu et ses abords se métamorphosent au jour le jour dans l’optique de rafler, à terme, les 4 étoiles. Après avoir pesté, l’an passé, contre le « massacre à la tronçonneuse de 200 oliviers bicentenaires et eucalyptus», l’association environnementale a réinvesti les lieux, hier aprèsmidi, invitant ses sympathisants écolos à signer une pétition. Ils affirment être «horrifiés depuis janvier 2018 par le creusement d’une route et l’abattage de vieux grands arbres, sur le flanc du plateau SaintMichel, espace naturel inscrit». La fameuse artère, encore en travaux pour quelques semaines, rejoindra le parking de la partie haute du plateau Saint-Michel. Avant, il fallait traverser le camping et une haie de cyprès pour pouvoir atteindre ces places de stationnement. C’est donc dans un souci de désenclavement que la municipalité a engagé ces travaux.
« Réparer les dommages causés »
« Mais, du coup, ils ont détruit un petit sentier, des arbres dont un cyprès et des brachychitons. On a retrouvé des souches brûlées. Il n’y a plus de mur végétal. Cette route est clairement disproportionnée », fulmine Frédérique Lorenzi, trésorière de l’association. Dans ladite pétition, ayant déjà recueilli une cinquantaine de signatures, l’Aspona demande « instamment d’arrêter sans délai tous les pseudo-travaux d’aménagement, de restaurer ce beau site dans son état naturel et de réparer les dommages causés en replantant au moins 100 arbres de haute tige adultes, soit le double de ceux qui sont morts». Une fourchette de « 40 à 70 arbres abattus » avancée, hier, par l’Aspona après un comptage minutieux.
« On replantera des arbres, c’est certain!»
Du côté de la municipalité, on affirme que tout a été fait dans les règles de l’art. D’abord, par l’obtention du feu vert de l’architecte des Bâtiments de France, la zone de chantier se situant dans un périmètre protégé. Puis, par une autorisation préfectorale de défrichement sur une surface de 615 m². « En compensation, on paye 1 000 à 2000 euros (2) », précise Yves Juhel, adjoint délégué à l’urbanisme qui reconnaît toutefois qu’au moins trois brachychitons et un chêne ont été sacrifiés pour réaliser cette route. « On replantera des arbres, c’est certain ! On ne va pas laisser la roche dans cet état brut. On va rendre aux lieux un aspect plus verdoyant, promet-il. Quant à la route, elle peut paraître grande mais il n’y a aucune disproportion. Le trottoir permettra aux piétons de monter et descendre en toute sécurité. Et le ruissellement de l’eau sera assuré en cas d’orage. Quant aux oliviers, s’il y en a un qui meurt, il est remplacé automatiquement, c’est la règle ! »
(1) Association pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin, Menton et environs. (2) 1 000 euros d’indemnité au Fonds stratégique de la forêt et du bois (montant égal au coût de reboisement d’une surface au moins équivalente à la surface autorisé) ainsi que 1 000 euros pour l’exécution de travaux d’amélioration sylvicoles.