SNCF: le débat reste à quai
Une cinquantaine de cheminots se sont rendus, lundi, à la permanence de la députée En Marche de la 4e circonscription, Alexandra Valetta-Ardisson, pour exposer craintes et questions que suscite la réforme ferroviaire. Syndicaliste actif et candidat PCF malheureux aux dernières législatives, Michaël Albin était en tête de cette délégation CGT des cheminots de Nice, prenant le pas sur le secrétaire général local Najim Abdelkader. Ce qui s’annonçait comme un débat d’idées, de propositions voire d’entente, ne l’aura finalement pas été. Ou très peu. Pour Alexandra Valetta-Ardisson, «la discussion est possible à l’échelle nationale comme locale, mais au sein du cadre défini par le Pacte ferroviaire voté par l’Assemblée nationale le 17 avril dernier ». À défaut de pouvoir définir, pour l’heure, tous les aboutissants de la réforme. Elle s’en explique : « J’assume la volonté du gouvernement. Mais rien n’est définitif puisqu’il s’agit, après les Assises de la mobilité et le rapport Spinetta, d’un projet de loi passant par des ordonnances que les parlementaires adopteront ou non. Je suis là pour entendre les explications et les propositions, pour ensuite m’exprimer en connaissance de cause. En précisant que je tiens à ce que la ligne Nice-Cunéo soit maintenue. »
La seule députée à recevoir les cheminots
Michaël Albin et Najim Abdelkader, entourés entre autres de Jean-Marc Launay, responsable de Sud Rail 06 et de Germain Nallino, président de l’association des usagers «Amis du rail azuréen 06 », ont abordé plusieurs points : la défense du service public, la dette, la vétusté des infrastructures, l’ouverture à la concurrence, le fret… Mais sans que la discussion aille au fond des choses. L’occasion aussi pour eux de présenter des propositions dont la gratuité du transport ferroviaire pour le trajet domicile-travail des salariés et la participation du tissu économique monégasque aux frais des lignes. Au sortir de cette réunion d’une quarantaine de minutes, Michaël Albin exprime son ressenti auprès du groupe attendant dehors : « Le débat a été, sur le fond, relativement superficiel. Même si on peut reconnaître le courage de la députée – la seule à nous avoir reçus – d’avoir accepté cette rencontre. Le constat est que les députés de La République En Marche ne connaissent pas le contenu de la réforme ferroviaire. C’est regrettable, ça nous alerte sur le fonctionnement de notre système législatif. » Pendant ce temps, la députée poursuivait, avec le représentant de Sud Rail 06, «un échange plus honnête et plus en profondeur sans tribune politique, précise la parlementaire. Sud Rail était dans la construction, là où Monsieur Albin était dans la représentation. » La dernière campagne législative a laissé des traces…