Le Novotel Monte-Carlo accueille sa première ruche
Au fond de la terrasse, un peu à l’écart du passage, une petite maison en bois buzze déjà de l’activité de ses nouvelles occupantes. Installée hier matin, c’est la toute première ruche que l’hôtel Novotel MonteCarlo met en place. Les clients curieux sont attirés par les volutes de la fumée utilisée pour calmer les abeilles. Ils tombent sur une scène un peu surréaliste pour un jardin d’établissement hôtelier : deux hommes en combinaison blanche s’affairent autour de la ruche et des centaines d’abeilles leur tournent autour. Ils sont en train d’installer le tout nouvel outil écolo de cet établissement.
« Cela nous semble être une étape complémentaire dans notre vision du développement durable. Cela s’inscrit dans le cadre d’un plan d’action environnementale du groupe Accor. Le but est clairement de favoriser la pollinisation. Cela nous semble particulièrement important en milieu urbain », explique Guillaume Rapin, le directeur de l’hôtel.
Trajectoire verte
Donc, après les serviettes changées à la demande et non plus systématiquement, les draps changés un jour sur deux, ou les zestes des oranges à jus utilisés pour les confitures, voici que l’hôtel poursuit sa trajectoire sur une lignée verte. Le projet a été particulièrement porté par Julien, le responsable technique de l’hôtel : « Nous avons contacté la direction de l’urbanisme qui est venue avec un apiculteur pour trouver le meilleur emplacement.» Travailler sur ce projet, c’était aussi sa façon à lui d’oeuvrer pour l’environnement : « Ça me tient à coeur, particulièrement en raison de tout ce que l’on entend sur les menaces qui pèsent sur les abeilles. »
Apiculteur de Menton
Après la visite des autorités et de leur apiculteur, le Novotel a fait appel à JeanYves Cardelli, apiculteur amateur à Menton. Au quotidien, Jean-Yves est informaticien en Suisse. L’apiculture était le métier de son grand-père. C’est donc un peu du miel qui coule dans ses veines. C’est avec lui que la direction a décidé de l’emplacement : « Au début, la ruche devait être sur le toit, mais l’accès était trop compliqué. Donc nous avons cherché un endroit, et nous avons trouvé cet emplacement-là : exposé plutôt au Sud, un peu à l’écart, un peu à l’abri. » D’après lui, le potentiel apicole de Monaco est considérable : « Ici, il n’y a pas beaucoup de pesticides en comparaison des espaces agricoles. Et il y a beaucoup de fleurs et d’arbres. Les abeilles font aussi le miellat à partir des arbres. D’ici, elles rayonnent sur 4 kilomètres. Donc elles ont largement de quoi manger. »
Passer le flambeau
Jean-Yves Cardelli est là pour l’installation, qui doit obligatoirement être faite par un apiculteur reconnu, selon les souhaits du gouvernement. Et il transmet son savoir à Julien. Le responsable technique deviendra également responsable apicole. Un challenge qui lui plaît bien : « C’est la première fois que je me retrouve au contact si proche des abeilles. Après de longs mois, aujourd’hui c’est une fierté pour l’entreprise de voir aboutir ce projet, mais c’est aussi une vraie fierté personnelle. » Le directeur, Guillaume Rapin, ne cache pas qu’en cas de piqûres accidentelles, il faudra envisager une configuration différente. Mais il est surtout impatient de voir le succès du projet : « Si cela fonctionne, nous pourrons en ajouter d’autres. »
Mais l’apiculteur prévient : il faudra alors trouver un autre emplacement pour permettre aux butineuses de continuer à oeuvrer pour notre environnement en toute quiétude.