Mandelieu : ils dépouillaient en famille leurs victimes au distributeur
Abbes, 43 ans, sa femme Audrey, 47 ans, et son fils Shannon, à peine 18 ans, ont comparu en famille devant le tribunal correctionnel de Grasse. Le 28 avril à Mandelieu, le centre de supervision urbain remarque un étrange ballet devant une agence du Crédit Agricole. Sous l’oeil des caméras, une voiture fait des allers-retours devant la banque et deux individus y pénètrent et en sortent à plusieurs reprises. La police municipale se rend alors sur les lieux. Entre-temps, à l’intérieur de l’établissement bancaire, une dame âgée est abordée par un des deux suspects qui vient lui proposer ses services pour l’aider à retirer de l’argent au distributeur. « J’ai retiré 150 euros, puis le jeune est entré pour détourner mon attention et le plus costaud a essayé de prendre le porte-cartes que je tenais dans ma main avec les billets à l’intérieur », déclarera-telle aux enquêteurs.
Femme et belle-mère à l’extérieur
Prévenus, semble-t-il, par un cri de l’épouse, accompagnée de la belle-mère, restées toutes deux à l’extérieur, les voleurs s’enfuient à l’arrivée des agents de police. Père et fils au volant détalent à bord de la voiture, laissant le reste de la famille sur le carreau. Un policier s’interpose et n’a de salut que par un réflexe d’évitement du véhicule qui, malgré ses injonctions, ne s’arrêtera pas. Pendant leur fuite, ils percutent une voiture sans blesser, fort heureusement, la conductrice. Toute la famille finira par être identifiée et interpellée, puis placée en garde à vue.
Vingt-deux condamnations
Le président Michaël Janas rappelle les faits au trio et les interroge les uns après les autres. Au fils, il demande : « Vous voulez suivre les traces de votre père ? » Il rappelle que celui-ci à déjà fait l’objet de vingt-deux condamnations pour des faits similaires de vols en réunion et escroquerie. Le père, dans une ultime tentative pour disculper ses proches, reconnaît les faits et déclare avoir agi seul : « Je n’ai pas besoin d’eux, j’ai fait ça tout seul ! » Audrey, la mère, nie l’intégralité des faits et assure qu’elle était là avec sa bellemère pour éditer un historique de son compte en banque. Le procureur de la République Valérie Tallone décrit « une belle entreprise familiale », où l’on fait des allers-retours aux distributeurs pour attendre et sélectionner les victimes, principalement des dames âgées, moins susceptibles de se défendre. « Vous avez de la chance que le policier n’ait pas fait usage de son arme » lance-t-il, en s’adressant à Shannon. Elle requiert des peines allant de 6 mois avec sursis pour le fils, en passant par 6 mois avec 3 mois de sursis pour la mère et 18 mois ferme pour Abbes, le père. À la défense, Me Ludovic Loyer se demande si Audrey, la mère, était réellement présente. Il rappelle le casier judiciaire vierge du fils et pour le père, la nécessité d’un travail stable. Le tribunal condamnera le père à 18 mois de prison et maintien en détention, 6 mois avec sursis pour le fils et relaxera la mère.