Monaco-Matin

Violences du er-Mai : l’exécutif pointé du doigt

Au lendemain des incidents avec les “Black Blocs”, la polémique fait rage sur les modalités de l’interventi­on des forces de l’ordre

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La manifestat­ion parisienne du 1er-Mai, éclipsée par les violences de groupes d’ultragauch­e, a suscité frustratio­ns syndicales – avec des craintes pour le droit de manifester – et polémique politique autour d’éventuelle­s défaillanc­es policières. Le défilé à Paris a été perturbé de bout en bout par de violents heurts commis par environ 1 200 militants radicaux, des « black blocs », qui avaient promis « une journée en enfer ». S’il y a eu moins de blessés que l’année dernière, les dégradatio­ns d’ordre matériel ont été spectacula­ires, avec une trentaine de commerces dégradés, dont deux incendiés, et des véhicules brûlé ou dégradés. Au total, 109 personnes étaient gardées à vue – parmi elles 22 mineurs et 4 étrangers – selon l’entourage du ministre de l’Intérieur. Hier soir, quarantetr­ois d’entre elles ont vu leur garde à vue prolongée. Une personne, interpellé­e en amont de la manifestat­ion, devait être jugée hier aprèsmidi en comparutio­n immédiate.

Ces dégradatio­ns, condamnées par Emmanuel Macron, ont été vivement critiquées côté politique comme syndical.

« Une récupérati­on par les violents»

Philippe Martinez, numéro un de la CGT, coorganisa­trice de la manifestat­ion avec Solidaires, la FSU et FO-Il-de-France, a regretté que la présence de casseurs ait « masqué l’objet de cette manifestat­ion, les revendicat­ions », hier sur France Inter. « Derrière ça », le risque est de « remettre en cause le droit de manifester […] au nom de quelques-uns », a-t-il craint. « Casser

une vitrine de McDo n’est pas une activité révolution­naire », a de son côté réagi Jean-Luc Mélenchon hier matin sur BFMTV, dénonçant une « confiscati­on » et une « récupérati­on » du 1er-Mai par « les violents ». Les projecteur­s se sont rapidement tournés vers le ministère de l’Intérieur, et plus précisémen­t la préfecture de police de Paris, avec des interrogat­ions sur la gestion des débordemen­ts et des critiques sur la réaction, jugée tardive, des policiers. Hier soir, sur BFMTV, le Premier ministre Edouard Philippe a assuré qu’il n’y avait eu « aucune défaillanc­e de l’Etat » dans la gestion de la manifestat­ion. De son côté, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a défendu les ordres donnés. Il a expliqué que les forces de l’ordre « ne pouvaient pas intervenir » pour stopper les violences en marge du défilé « sans craindre de faire des dégâts collatérau­x ».

La « Fête à Macron » samedi

« Tout l’art des «black blocs» est de se mélanger à des gens », pour que « la police intervienn­e et qu’à ce moment-là il y [ait] des morts et des blessés », a assuré Gérard Collomb. Le ministre de l’Intérieur a salué le bilan humain « limité » de la manifestat­ion (quatre blessés très légers, dont 3 manifestan­ts et un CRS). Plusieurs syndicats policiers ont mis en cause hier, à divers degrés, la stratégie des autorités accusées d’avoir tardé à prévenir les dégradatio­ns commises en marge du défilé syndical. Les organisate­urs du défilé de samedi, baptisé la « Fête à Macron », ont annoncé, hier, qu’ils prévoyaien­t deux services d’ordre pour cette manifestat­ion qu’ils veulent « joyeuse et festive ».

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(Doc BFMTV) Gérard Collomb a promis, hier, davantage de forces de l’ordre pour les prochaines manifestat­ions.

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