Monaco-Matin

Jean-Pierre Dick, le précurseur

- PHILIPPE HERBET

L’idée a germé dans son esprit alors qu’il sillonnait encore les océans à bord de son fidèle Saint-Michel/Virbac et que le Vendée Globe hantait puissammen­t ses nuits de marin. Jusqu’à ce qu’elle devienne évidence. Alors, le « Lunaire » qu’il peut être parfois, s’est fait terre à terre. A convoqué son imaginatio­n et donné rendez-vous aux meilleurs, pour finaliser un projet qui remonte donc à quelques années en arrière. « En fait, j’avais été très impression­né sur la Coupe de l’América, à San Francisco, par tous ces bateaux qui, réellement, volaient sur l’eau. Les foils ont évidemment changé la donne dans la voile. Mais tout cela m’a interpellé, comme ça a sûrement fait rêver beaucoup de gens… » Voilà donc le Niçois, dès lors, engagé dans une sacrée aventure. Et à se faire même, pour l’occasion, précurseur. En concevant, de A à Z, un engin fait pour dompter la vague et affoler tous les chronos. « Je voulais rendre cela accessible au plus grand nombre. A des régatiers qui sont en recherche de ce type d’expérience, mais qui n’ont évidemment pas les moyens de se lancer dans les Ultimes, par exemple. Alors j’ai conçu ce bateau, avec un architecte (Guillaume Verdier), à qui j’ai confié un cahier des charges bien précis. » Après avoir sorti un prototype, et validé un certain nombre d’options (la sécurité étant le maître mot, avec par exemple des mats étanches empêchant le bateau de “chapeauter”), JeanPierre Dick s’est donc lancé dans la constructi­on et la promotion d’une série, qui, très vite, pourrait d’ailleurs avoir son propre circuit.

L’idée de créer un vrai circuit

Un voeu pieu? Pas que, en fait, puisqu’après avoir fait leurs grands débuts officiels en marge de ce Nice Ultimed (leurs régates sont programmée­s tous les jours jusqu’à samedi), les Easy to Fly de ‘‘ JP’’, conçus pour le grand frisson (avec des pointes possibles frisant les 35-36 noeuds), et avec pour option de base une stricte monotypie, ont déjà élaboré une amorce de calendrier. Avec des rendez-vous fixés en Suisse et en Italie, notamment. « C’est bien parce qu’on démarre tout juste. Pour l’instant, on est parvenu à commercial­iser 8 de ces bateaux. Mais l’idée, c’est d’en faire une petite flotte et, pourquoi pas, de l’emmener sur de grands événements. Maintenant, tout reste encore à construire. » Sûrement, mais l’homme n’est plus à un défi près.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco