Marseille : la finale au bout du suspense
Malmené et battu sur la pelouse du RB Salzbourg (1-2 a.p.), Marseille s’est qualifié pour la finale de la Ligue Europa grâce à un but de Rolando. Une première depuis quatorze ans...
Merci Rolando! D’un geste de buteur, le défenseur a offert à l’Olympique de Marseille une cinquième finale européenne, au bout de la prolongation à Salzbourg (2-1), qui a longtemps cru pouvoir renverser le destin. Quel symbole ! Le défenseur blessé en avril, entré à la 101e minute à la place de Morgan Sanson, a surgi sur un corner de Dimitri Payet pour tromper du pied, en coin, Alexander Walke (116e), et envoyer l’OM à Lyon, le 16 mai, contre l’Atlético Madrid. Symbole d’un groupe toujours capable d’arracher un résultat en fin de match, même épuisé, au bout de son 58e matche de la sai- son, record d’Europe. Symbole d’un collectif soudé, qui a fêté extatique sa joie sur la pelouse. L’OM ira bien à Lyon, pour chanter sous les fenêtres du président Jean-Michel Aulas, bien sûr, comme l’ont rappelé les 1500 Marseillais présents en Autriche à la fin du match, mais surtout pour essayer de soulever un second trophée européen, après la Coupe d’Europe des clubs champions en 1993. Mais longtemps, ce rêve n’a tenu qu’à un fil, face à une brillante équipe de Salzbourg. Dominés, privés de ballon, les Marseillais ont longtemps subi la loi du Red Bull, qui a marqué un superbe but par Amadou Haidara en solitaire (53), puis a profité d’un contre son camp malheureux de Bouna Sarr (65) pour arracher la prolongation.
Pelé l’autre héros
Yohann Pelé est l’autre héros du match, plusieurs fois décisif, notamment pour choper une frappe en coin de Hwang Hee-chan, entré trois minutes plus tôt pour Frederik Gulbrandsen (71), et surtout pour son extraordinaire manchette sur une tête de Duje CaletaCar (99). Pelé et Rolando ont pris le relais des héros habituels, qui étaient fatigués. Double passeur à l’aller, Payet a mal tiré trop de coups de pied arrêtés, mais pas le dernier. Buteur au Vélodrome, Florian Thauvin n’est presque jamais passé en un contre un, et l’entrée de Clinton Njie n’a rien apporté. Le Camerounais, auteur du 2-0 à l’aller, a relayé un Valère Germain encore une fois muet. L’OM a subi parce que Rudi Garcia a finalement conservé la même équipe qu’à l’aller, sauf Kostas Mitroglou, blessé et remplacé par Germain, et que son duo de chevaux-légers Morgan San- son et Maxime Lopez a été un peu juste à la récupération, surtout le « Minot » Lopez. C’est au moment où l’OM revenait à la surface que Haidara a frappé. Le Malien a traversé la défense marseillaise pour battre au bout de sa chevauchée Pelé d’un joli extérieur du droit. Survolté, le RBS a encore menacé Pelé, obligé de boxer de façon peu orthodoxe un boulet d’André Ramalho (58), puis Dabbur a gâché une énorme balle de 2-0 en contrant sa propre talonnade (61). Les Marseillais ne respiraient plus, incapables de remettre le pied sur le ballon. Et l’égalisation est venue des pieds de Bouna Sarr, qui a dévié une frappe de Xaver Schlager. Thauvin trouvait la barre de la tête (73) dans un rare sursaut marseillais, et réclamait un penalty pour une main dans la surface de Caleta-Car sur un tir de Thauvin, mais l’arbitre russe Sergei Karasev l’a jugée involontaire (87). Il a donc fallu cramer encore un peu d’essence et beaucoup d’adrénaline en prolongation, mais la victoire aidera à digérer la fatigue. Car avant Lyon, il y aura Nice, dimanche.