Leurs trucs pour arriver à l’heure au boulot
Treizième jour de mobilisation à la SNCF depuis le début du mois d’avril. Selon la direction, un TGV sur deux circule, ainsi que deux TER sur cinq et un train Intercités sur trois. Si la mobilisation faiblit, le mécontentement des usagers ne fait que croître. Nous l’avons constaté hier matin entre Cannes et Monaco, en allant à la rencontre de salariés monégasques dans les wagons. Ils sont environ 50000 chaque jour à venir de France et d’Italie travailler en Principauté. Une bonne partie d’entre eux font le trajet en train, depuis Vintimille et Nice, voire plus loin encore à l’ouest. Face à la suppression de la plupart des trains, les usagers multiplient les alternatives pour se rendre, le plus possible à l’heure, sur leur lieu de travail. Hier matin, à 10 h, la gare de Cannes est vide, ou presque. Quelques touristes attendent patiemment le train de 10h23 à destination de Vintimille. C’est une fois la gare de Nice-Ville que les travailleurs monégasques s’engouffrent dans les différents wagons. Témoignages.
Claire: « Les rendez-vous, c’est en fonction de la SNCF désormais »
Claire est coiffeuse à Monaco. Cette Niçoise doit s’arranger directement avec ses clients pour organiser son temps de travail. « J’accepte les rendez-vous en fonction des trains. En ce moment, j’ai des après-midi plutôt chargées à cause de cela. » La jeune femme a un emploi du temps modulable. Jamais le même horaire d’arrivée et par conséquent, jamais le même horaire pour rentrer… « C’est vraiment difficile. J’essaye de prendre un maximum de rendez-vous en fin de jour- née, mais c’est compliqué lorsque l’on a des enfants. En plus de devoir m’organiser pour aller bosser, je dois me débrouiller pour faire garder mes enfants. »
Claude: « Je viens plus tôt au boulot »
Claude travaille dans l’immobilier à Monaco. « C’est vraiment la galère en ce moment hein? »
Dans la rame, ils sont plusieurs comme lui à se plaindre de la situation. Le train de 10h23 n’est pas bondé contrairement à celui de 8h23. Mais en période de grève, les usagers ont la critique facile. En ce qui concerne son organisation, Claude a trouvé la solution: « Au lieu de venir à 9 h, je viens à 8 h. Sauf aujourd’hui où j’ai réussi à louper mon train. » Pas de bol. Et gros retard au travail en perspective.
Jean-Michel: « J’essaie de ne pas prendre le train lorsqu’il y a la grève »
Jean-Michel est évêque orthodoxe, auteur et surtout ancien cheminot. Il venait à Monaco hier matin pour un rendez-vous professionnel à
Monaco. « J’ai beau être un ex-cheminot, je ne me suis pas trop intéressé aux revendications des grévistes. À mon avis, c’est peine perdue pour eux. » « Cette grève est embêtante mais on doit d’adapter » , ajoute-t-il. S’organiser à l’avance est devenu une obligation pour lui : « La plupart du temps, je fais en sorte de ne pas avoir à sortir lorsqu’il y a grève. Je calcule tous mes déplacements en fonction des deux jours de mobilisation annoncés par la SNCF. » Dans quelques jours, Jean-Michel doit remonter à Thouars, en région Nouvelle Aquitaine. Une chose est sûre, il privilégiera les voix du Seigneur aux voies ferroviaires.
Sprint à la gare de Monaco
Arrivé à la gare de Monaco-MonteCarlo, on soupire. À peine le pied posé sur le quai, une course de vitesse commence. Le jeu? Qui arrivera au bureau avec le moins de retard possible. Pas question de perdre du temps, l’objectif, maintenant, c’est d’en gagner dans ce sprint final.