Paul Lacombe : « Faim de titres »
Finaliste de l’Eurocup avec Strasbourg en 2016 (défaite contre Galatasaray), Paul Lacombe a depuis franchi plusieurs échelons. Créatif, de plus en plus shooteur, il s’est ouvert en grand cette saison les portes des Bleus. Un titre européen comblerait de bonheur ce combattant dans l’âme, qui s’est fait une grande place sur le Rocher.
Cette demi-finale ? On est favoris. Ce n’est pas de la prétention de dire cela. On doit assumer notre statut. L’objectif, c’est de soulever le trophée. Il faut s’en donner les moyens. Ludwigbourg est une équipe atypique, qui joue beaucoup en contre , en « rund and gun » (courir et shooter, ndlr). Il y a beaucoup de liberté laissée aux joueurs et ils déploient une très grosse énergie en défense. Le maître mot, ce sera d’imposer notre rythme. Si l’on prend les choses par le bon bout en on peut faire un écart. Sinon, ça peut être galère. Soyons vigilants. Lacombe, Gladyr, Kikanovic, Craft et Rudez : la partie de carte (Uno) avant l’entraînement, hier à l’hôtel.( Photo Manu Vitali/Dir Com)
Ce trophée Ligue des champions? Il est beau, il attire le regard. Être au Final Four, c’est déjà grand. On a vu comme il était difficile de passer les play- offs et notamment le stade des quarts de finale. Mais on en veut plus. J’ai faim de titres. On n’est pas venus à Athènes pour visiter le Parthénon.
Ton pari de signer à Monaco l’été dernier est pour l’instant une belle réussite... Cela dépasse même mes attentes. Sur un plan humain, j’ai retrouvé des potes, j’en ai découvert avec qui je m’entends particulièrement bien, comme Aaron (Craft) et Kika… L’an passé, à Strasbourg, j’avais les clés de l’équipe avec Slaughter. À Monaco, on est plusieurs à pouvoir endosser ce rôle. Le partage des responsabilités se passe super bien. Je suis content d’apporter ma pierre. Sur un plan individuel, je réalise une meilleure saison que l’an passé. J’ai découvert un personnage génial, que j’adore. Il a cette façon bien à lui de t’engueuler sur le moment et le coup d’après, de te féliciter pour un tout petit truc que tu as réussi... Il a ce don de passer à autre chose immédiatement, d’être honnête avec lui-même et avec tout le monde. J’en parle souvent avec Georgi (Joseph) et Ali (Traoré). Il te pousse à donner le meilleur de toi-même.
Ton arrivée en équipe de France cette saison : ça vous change un joueur, non ? Cela m’a aidé au niveau de la confiance. Il manquait du monde, et Vincent Collet m’a donné sa confiance. Cela a été une expérience exceptionnelle, il n’y a pas d’autres mots. Jouer en France devant mes parents sous la tunique nationale et avec un rôle majeur, c’était énorme. Si ça devait s’arrêter demain, je garderais toujours ça en tête...
Et en tant que personne, Paul Lacombe a-t-il changé ? Je ne le pense pas. J’espère que j’étais une bonne personne en arrivant ! Ah si, j’ai changé pour un truc. Avec mes amis, je ne parle que de Monaco. Pourquoi c’est mieux de vivre ici, les clichés qui n’ont pas lieu d’être, etc. À la fin, j’en parle trop, je suis ‘’relou’’.
L’autre demie, ÆK - Murcie ? J’ai la conviction que ce sera serré. L’AEK, c’est fort, de grosses individualités, mais le collectif de Murcie est impressionnant. On les a battus fois en poule, mais ils n’avaient pas Lima (le pivot brésilien). Murcia, c’est une équipe de cerveaux.
Recueilli par F.P.