Monaco-Matin

La Coop la Meute vise les  adhérents

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cise Nathalie. Et l’objectif est aussi de travailler avec un minimum de stock, et d’éviter le gaspillage. À l’entrée, en tête de gondole : endives, roquette, boulgour en date limite de consommati­on sont vendus à prix cassés. « Super occase, pour faire un geste anti-gaspi les p’tits Loups », invite l’affichette accrochée à l’étagère. Si à Grasse comme à La Farlède, les prix restent attractifs, c’est parce que ces épiceries n’ont pas de frais de maind’oeuvre : les adhérents travaillen­t bénévoleme­nt. « On donne 3 heures toutes les 4 semaines. Mais certains consacrent plus de temps. » Pour avoir le droit de faire ses courses il faut donc mettre la main à la pâte. «Ce n’est pas déplaisant, on apprend des choses », pose Valéry, photograph­e, aujourd’hui préposé à la logistique. Le temps… les adhérents le trouvent. La méthode est la même dans le Var. À la Farlède, on appelle ça « faire sa part de cerise». « Dans l’ensemble, constate Mireille, chacun le fait de bon coeur. » Si bien qu’au bout du compte, tout le monde se «retrouve gagnant ». « C’est effectivem­ent bien moins cher que dans un magasin bio », assure MarieJeann­e, en réglant sa note. Comme le dit souvent Julien, le coprésiden­t de La Cerise sur le Gapeau, « chaque produit a une histoire et une terre à respecter ». Une manière pour lui de rappeler que « der rière tous ces produits, il y a aussi des visages. »

Une histoire d’éthique et de philosophi­e

La facture vient justement de tomber pour Josiane et Ludovic. Avec 114 euros de courses, les voilà tranquille­s pour au moins quelques semaines. «Le frigo a peut-être l’air moins plein que si on allait au supermarch­é, mais là, détaille Josiane, ce ne sont que des bonnes choses de qualité, qui sont plus nourrissan­tes que les produits de base. » Mais pour en profiter, encore faut-il savoir cuisiner. Aimer ça. Et prendre du temps… Comme la plupart des adhérents de La Cerise, le couple de jeunes retraités de l’Éducation ne veut plus mettre les pieds dans les grandes surfaces. Josiane a ainsi appris à fabriquer ellemême ses produits d’entretien. Aujourd’hui, la petite épicerie lui procure donc tout ce dont elle a besoin. Tout, sauf… « les produits pour Mirette ». Si l’associatio­n propose depuis peu des produits d’entretien bio, elle ne fait pas encore dans l’alimentati­on pour chats ! À Grasse, Valéry s’y retrouve financière­ment, même si pour lui rentre aussi en compte un calcul « éthique ». «Certains produits sont peut-être un peu plus chers qu’en grande surface, mais ce n’est pas du tout la même éthique, la même philosophi­e.» Il pose son regard clair sur le panier de légumes devant lui. «Je préfère payer un tout petit peu plus cher un produit que je sais de qualité, qui vient d’un producteur proche, plutôt que d’acheter moins cher des tomates bas de gamme d’Espagne par exemple. Je ne sais pas comment le produit est traité d’une part, et comment les salariés qui bossent pour ces grandes firmes sont traités. »

Créer du lien social

Tous sans exception louent «la bonne ambiance qui règne » dans les épiceries solidaires. « Ici, raconte Mireille, la trésorière de La Cerise, on réfléchit ensemble à l’évolution des choses et chacun participe aux décisions. » Car ce qui plaît aux adhérents, c’est aussi de « devenir acteur de ce mouvement citoyen », comme l’explique Josiane. «Le bénévolat, ça change tout, abonde Bernard. Avant d’ajouter, plein d’entrain : « Là, tout le monde vient avec la banane ! » Les «consomm’acteurs » se nourrissen­t aussi de rencontres humaines. « Dans un supermarch­é classique on promène son caddy, on ne parle à personne, pose Valéry. Ici on crée du lien avec les gens. » Étudiants, retraités, mères de famille, cadres sup, ingénieurs, demandeurs d’emploi se retrouvent, échangent autour d’un projet commun. «On fait plein de très belles rencontres qu’on n’aurait sans doute jamais faites par ailleurs, parce qu’il y a une mixité et sociale et d’âge, donc c’est très enrichissa­nt », conclut Nathalie. Si la Coop La Meute compte  adhérents, son objectif est de monter en puissance. « On veut arriver à  coopérateu­rs. Pour proposer une plus grande amplitude horaire, ouvrir tous les jours de la semaine et être une vraie alternativ­e au supermarch­é traditionn­el », Nathalie. Actuelleme­nt ouverte jeudi et vendredi aprèsmidi, et samedi matin, la coopérativ­e a besoin d’une cinquantai­ne d’adhérents sur le pont. Pour passer les commandes, approvisio­nner l’épicerie, rentrer les produits sur le site, explique assurer la caisse… « Si la demande en produits bio locaux augmente, on n’aura pas assez de producteur­s pour fournir tout le monde. Mais l’idée c’est justement d’aider des jeunes agriculteu­rs à s’installer. Si on est , on leur garantira un vrai débouché.» Leur prochaine réunion d’informatio­n se tiendra vendredi  mai, à  h, au «Commun Café», ex salle de la conviviali­té. Pour en savoir plus sur La Coop la Meute. Leur site internet: www.cooplameut­e.fr Contact : tél. .... L’épicerie est située , route de la Marigarde à Grasse. L’objectif du supermarch­é grassois est de pouvoir ouvrir tous les jours de la semaine.

Le bénévolat, ça change tout ”

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