Les «Alpes de la Méditerranée» bientôt au patrimoine de l’Unesco?
Une conférence s’est tenue à Saint-Jean-Cap-Ferrat dans le cadre du projet d’inscription « Les Alpes de la Méditerranée au patrimoine de l’Unesco ». En effet, le Département est co-candidat de cette démarche, conduite par le Groupement européen de coopération territoriale « Parco Alpi-Marittime-Mercantour ». Le maire, Jean-François Dieterich, avait donc convié Jean-Marc Lardeaux, professeur de géologie et Jean Mascle, du laboratoire Géosciences Azur, à prendre la parole pour présenter ce projet au public, avec Laurence Dalstein-Richier, chargée de mission « Environnement ». Près d’une centaine de curieux ont profité de leur éclairage scientifique et des détails quant à l’avancée du dossier, qui fait partie des quarante-cinq retenus pour 2018. Il s’agit d’une candidature totalement unique, car elle est portée par l’Italie, mais proposée conjointement par trois pays : l’Italie, Monaco et la France, qui partagent les huit périmètres géologiques terrestres et maritimes, et les 200 000 hectares du territoire en question. Les zones Natura 2000 de Saint-Jean-Cap-Ferrat s’inscrivent dans le périmètre n° 6, pour leurs failles, qui traduisent l’ouverture du domaine océanique. Le particularisme mis en avant est géologique, car « un océan récent (la Méditerranée) s’y ouvre sur une chaîne encore vivante : les Alpes. Et cela est une anomalie», a déclaré Jean-Marc Lardeaux, précisant qu’il s’agit d’une singularité «par rapport à la dynamique générale de la Terre. Ce lieu est très intéressant pour comprendre l’évolution de la planète ».
Décision en septembre
La première visite sur le terrain des experts de l’Unesco, aura lieu fin septembre et les scientifiques ont précisé qu’il était « fondamental que la population se sente impliquée et soit informée, car les habitants doivent savoir qu’ils ont un vrai trésor scientifique sous leurs pieds». Ils ont ensuite répondu à quelques questions, dont une sur le coût de cette candidature: «Pas grand-chose », semble-t-il, car la vingtaine de scientifiques qui y travaillent le fait bénévolement, ou dans le cadre de leur travail de chercheur. Seul l’accueil de la délégation occasionnera des frais. L’Unesco devrait rendre sa décision finale en septembre 2019. Si elle s’avère positive, il n’y aura pas de contraintes pour la population, de normes à appliquer ou de restrictions pour les pêcheurs, car les sites pris en compte sont déjà classés. Le classement devrait avoir un impact sur le tourisme et offrir des subventions supplémentaires pour valoriser et préserver ce patrimoine.