Braquage à l’espagnole !
L’essentiel du casting du prochain festival international dédié aux séries TV et documentaires a été dévoilé, hier, au Monte-Carlo Bay. Une distribution ambitieuse et des invités de caractère
Bella Ciao, le chant des partisans, entonné dans le Grimaldi Forum. Les coulisses du combat pour la paix en Irlande du Nord projetées en présence d’une Prix Nobel de la Paix. La «Nymphe de Cristal », récompensant l’ensemble d’une carrière, décernée à une comédienne engagée de longue date dans la lutte contre les crimes sexuels. Une actrice et militante emblématique de la cause homosexuelle… Les organisateurs du Festival TV de Monte-Carlo ont levé le voile, hier au MonteCarlo Bay, sur une partie du casting de la prochaine édition du festival international dédié aux séries TV et documentaires (15 au 19 juin au Grimaldi Forum). Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le cru 2018 aura du caractère.
Icônes au féminin
Après l’Oscarisée Helen Mirren en 2017, c’est la vedette de la série américaine New York, Unité Spéciale, Mariska Hargitay, qui se verra remettre la Nymphe de Cristal des mains du prince Albert II cette année. Fille de la légendaire Jayne Mansfield, la comédienne a bataillé pour s’imposer face caméra outreAtlantique, mais incarne depuis bientôt vingt ans le rôle du lieutenant Olivia Benson dans cette série à succès diffusée en deuxième partie de soirée sur TF1. Enquêtrice mêlant pugnacité et tact pour lutter contre les crimes sexuels, Mariska Hargitay est tout aussi investie dans cette mission hors écran. Elle a ainsi créé la fondation Joyful Heart qui vient en aide aux victimes d’abus sexuels. Une Nymphe de coeur donc, déjà multi-récompensée aux Golden Globes et Emmy Awards. Autre militante attendue à Monaco, Samira Wiley. Révélée dans Orange is The New Black, où elle jouait le rôle d’une détenue, l’actrice américaine rayonne actuellement dans La Servante écarlate. Hors caméra, elle est une porte-parole reconnue de la cause homosexuelle. Un message d’émancipation et d’égalité qu’elle ne manquera certainement pas d’évoquer face aux quelque 200 journalistes accrédités pour l’événement.
Braquage et paix
Médias qui guetteront attentivement l’heure de passage de Pedro Alonso sur le tapis rouge. Braqueur psychopathe de l’une des séries du moment, La Casa de Papel, l’acteur espagnol aura peutêtre besoin de son fameux masque de Dali pour échapper à l’euphorie des fans de cette pépite ibérique. Série non-anglophone actuellement la plus regardée sur la plateforme Netflix, cette fiction résonne comme une allégorie de la rébellion dont le système bancaire fait les frais lors d’un braquage ingénieux. Un huis clos parfois oppressant et au coeur d’un buzz mondial. De buzz, Betty Williams, Prix Nobel de la Paix 1976, n’a que faire. Son documentaire sur le conflit nord-irlandais Contagious Courage, diffusé durant le Festival, fera office de devoir de mémoire. De leçon donnée par cette pacifiste qui avait uni les communautés catholique et protestante dans le Mouvement des femmes pour la Paix. Un combat de 30 ans avant l’apaisement. On comprend mieux les mots du vice-président délégué du Festival TV, Laurent Puons, et sa « promesse d’une édition grandiose ».