Monaco-Matin

Retour en grâce

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Après la décision de François Hollande d’ouvrir le site au public, en , on avait presque oublié que la vocation première du Fort de Brégançon consiste à accueillir des présidents de la République. Depuis le  janvier , date à laquelle elle est devenue leur résidence estivale officielle, la forteresse varoise en a vu de toutes les couleurs. Boudé par le général de Gaulle qui n’y supportait pas les moustiques, snobé par Mitterrand, adopté par Pompidou, Giscard et Chirac, Brégançon est peu à peu tombé en disgrâce sous Sarkozy et Hollande. Ce dernier, qui y a découvert l’impopulari­té trois mois seulement après son élection, garde un souvenir exécrable de cette « enceinte militaire aux hautes murailles grises, austère à l’extérieur, modeste à l’intérieur ». Il raconte d’ailleurs dans son livre Les Leçons du pouvoir l’histoire, tragique à ses yeux, des « coussins du mobilier extérieur de Brégançon, notoiremen­t usés et défraîchis » ,que Valérie Trierweill­er décida de faire changer dès son arrivée à l’été . «Cefutla seule dépense - de quelques centaines d’euros - que nous avons occasionné­e », se souvient l’ex-chef de l’Etat, qui déplore la polémique soulevée à l’époque par cet achat. « A croire que mes coussins étaient brodés avec du fil d’or...». Depuis, Brégançon n’a pas revu un chef de l’Etat. Le choix d’Emmanuel Macron d’y passer ce week-end de l’Ascension est donc symbolique à plus d’un titre. Il marque une forme de continuité historique par rapport à ses prédecesse­urs – François Hollande excepté... – et colle surtout assez bien avec sa conception de la fonction présidenti­elle. Davantage en tout cas que la maison du Touquet ou la villa du quartier du Roucas-Blanc à Marseille, résidence du préfet de région, où Brigitte et Emmanuel Macron avaient séjourné quelques jours en août dernier. Viendront-ils pour autant s’installer à Brégançon cet été ? Les deux jours et trois nuits qu’ils vont y passer ce week-end auront valeur de test. Il faut dire que le couple présidenti­el songe depuis un moment à venir prendre ses quartiers dans le Var. Cette éventualit­é, envisagée l’été dernier, avait été finalement écartée en raison de l’ouverture du site au public. La Première Dame a attendu quelques mois pour venir, en octobre, repérer les lieux en toute discrétion en compagnie des services techniques de l’Elysée. L’histoire ne dit pas si elle a fait changer les fameux cousins choisis par Valérie Trierweile­r.

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