Monaco-Matin

La F dans tous ses éclats

De demain à dimanche, le mythique tourniquet de la Principaut­é rouvre les portes de son musée rugissant à ciel ouvert. Où les reines de la vitesse trônent plus que jamais en pole position

- GIL LÉON

Il était une fois une empreinte à nulle autre pareille. Majuscule autant qu’indélébile. Un drôle de tourbillon remontant le temps à toute vitesse entre ciel et mer. Une fois de plus, encore une fois, passion va rimer avec tradition durant trois jours sur la piste du Grand Prix de Monaco historique. Top départ imminent pour la 11e édition de cette rétrospect­ive rugissante qui retrace chaque année paire la fabuleuse trajectoir­e du monument monégasque côtoyant les 500 Miles d’Indianapol­is et les 24 Heures du Mans au sommet de la pyramide du sport auto. Dans le somptueux écrin prêt à accueillir bientôt les merveilles de technologi­e de sa Majesté F1, plus de 230 joyaux d’antan vont briller de mille feux. Rouler des mécaniques comme au siècle dernier. Il y a quarante, cinquante, soixante ans… Et même plus puisque les increvable­s héroïnes de l’avant-guerre prolongent l’aventure. Dont cette Bugatti 35 de 1925, vénérable doyenne… « Sachez-le, les ancêtres accélèrent », sourit Gery Mestre, le président de la commission des véhicules de collection de l’Automobile Club de Monaco, pour expliquer la réintroduc­tion de la série A sous la forme d’une course. « À la demande des concurrent­s, le statut de démonstrat­ion adopté en 2010 n’est pas reconduit. Ceux-ci veulent à nouveau participer pleinement à la fête. Rouler en mode compétitio­n. Alors, voilà, leur voeu a été exaucé. Le but, c’est de devenir le rendez-vous mondial incontourn­able de cette catégorie de voitures de Grand Prix appelées F1 après la guerre. De son succès attendu dépendra la pérennisat­ion, à terme, de la série A. »

« Une nouvelle dimension »

Fidèles à leur ligne de conduite, les sélectionn­eurs de l’ACM, face à la montagne de demandes d’engagement reçues, ont privilégié l’authentici­té, maître mot de ce GP ‘‘vintage’’, car Voitures de Grand Prix et voiturette­s d’avant-guerre (Amilcar C, Bugatti , Delage , Maserati CM, Talbot Lago T, Frazer Nash Monoplace...)

Voitures de Grand Prix F et F construite­s avant , moteur avant (Cooper Bristol T, Talbot Lago TC, Gordini T/, Alta F, Lotus , Ferrari ...)

Voitures de sport à moteur avant ayant couru de  à  (Aston Martin DB, Cooper Jaguar T, Ferrari S, Maserati S, Lister Bristol...)

Voitures de Grand Prix de Formule  de  à  (Brabham BT, Lotus , Cooper T, Lola Mk, Emeryson F, Assegai F...)

Voitures de Grand Prix de Formule  de  à  (Ferrari B, Brabham BT, McLaren MA, Lotus , Surtees TSB, Matra MSC, Cooper T...)

Voitures de Grand Prix de Formule  de  à  (Tyrrell , Lotus , Brabham BT, Shadow DN, Williams FW, McLaren M, Ferrari B...)

Voitures de Grand Prix de Formule  de  à  (Ligier JS/, McLaren M, Tyrrell , Arrows A, March , Shadow DN, Lotus ...) « une voiture n’existe que par son histoire », martèle Gery Mestre. En témoigne, par exemple, la série C, au sein de laquelle on recense des pièces de collection griffées Ferrari, Aston Martin ou Jaguar, illustrant la seule édition courue par des voitures de sport, en 1952. Mais aussi, et surtout, les cinq plateaux qui offrent une plongée vertigineu­se dans les trente premières années du championna­t du monde de F1. Qu’on se le dise : ce weekend, plus que jamais, les reines de la vitesse se taillent la part du lion au pied du Rocher. Des voitures de Grand Prix à moteur avant produites avant 1961 (série B) aux fameuses « wing cars », les diabolique­s monoplaces à effet de sol conçues aux confins des années 70 et 80 (série G). Williams, Lotus, Tyrrell, Brabham, Shadow… « À tous les étages, il y a du rare, voire du très exceptionn­el, souligne le maître d’oeuvre. De quoi entrer dans une nouvelle dimension. (Photo archives Michael Alesi) » Sacré frisson en perspectiv­e pour les heureux gentlemen-drivers qui vont animer le manège enchanteur, envoûtant. Parmi eux se glissera un certain Adrian Newey… Au volant d’une Lotus 49 presque quinquagén­aire, l’emblématiq­ue directeur technique de l’écurie Red Bull suivra les traces du vainqueur du Grand Prix de Monaco 1969 : Graham Hill !

Sur un fil et sans filet

Les autres têtes connues ? Deux anciens pensionnai­res du paddock F1, Alessandro Caffi (Ensign N176/1976) et Paolo Barrilla (Ferrari 312B/1970), ainsi qu’un lauréat puissance 3 du double tour d’horloge manceau, Marco Werner (Ferrari 312 B/1974)… Tous venus, tous là, tous prêts à faire le plein des sens sur un fil et sans filet, demain (essais libres), samedi (qualificat­ions) et dimanche (courses). Roulez jeunesse !

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