Roquebillière roule pour le Grand prix de France
Hier, à 45 jours du retour du Grand prix de France sur le circuit Paul-Ricard au Castellet (Var), une F1 Renault et une RS01 ont fait le show dans les rues du village de La Vésubie. Ambiance
On entend vrombir les moteurs bien avant d’arriver au village barré à la circulation. Boucan d’enfer. Ça résonne dans toute la vallée de La Vésubie. Des grappes de badauds grimpent jusqu’à Roquebillière, ça cale sec mais ça vaut le coup. La place de la Mairie est transformée en pit stop (1) Renault avec mécanos d’élite, commissaires de courses et tout le matos de pro. À 45 jours du grand retour du Grand prix de France sur le circuit Paul- Ricard au Castellet ( Var), la course fait étape ici. Grand roadshow. Voilà la F1, pilotée par le Monégasque Stéphane Richelmi, qui déboule en trombe. Demi-tour sur les chapeaux de roues et c’est reparti. Massés derrière les barrières de sécurité, aux balcons, partout, les gamins ont les yeux qui brillent. Les grands aussi. Boules Quies jaunes fluo vissés dans les oreilles, on veut un autographe, on filme, photographie à tout-va. Revoilà, le monoplace. Arrêt au stand. C’est sur ce bolide que Kimi Raïkkonen a remporté le Grand prix d’Abou Dabi en 2012. Un V8 atmosphérique, 800 chevaux sous le capot, ailerons profilés. Frissons. Le Team Renault s’affaire. On refroidit les freins avec une espèce de sèche-cheveux (de compétition), on change les pneus, on teste. Ballet de mécanique, réglé au millimètre. La foule observe. Presque reli- gieusement. « C’est énorme !!! » , s’enthousiasme un ado. « Si on m’avait dit qu’un jour, je verrais ça… C’est un beau cadeau qu’Estrosi nous fait » , souffle Francis Corniglion, 80 ans, passion intacte malgré les années. Au micro, Christian Estrosi justement promet de faire revenir le roadshow l’année prochaine. On applaudit. Il porte ici la triple casquette de président de la Métropole, de vice-président de la Région et de fou de sport auto. Les gens l’appellent « Christian ». Il serre des mains par dizaines, claque des bises, entoure des épaules, commente l’événement. Il se régale : « Je suis heureux de fêter le retour du Grand prix de France de F1 au coeur de la Métropole et ici dans la vallée de La Vésubie, berceau qui fournit des commissaires de course depuis des générations pour le Grand prix de Monaco .» Dans son sillage, le maire de Roquebillière, Gérard Manfredi, et son épouse, assistante et conseillère régionale, Monique. Lui aussi est sur un petit nuage: « Aujourd’hui tout n’est que plaisir et bonheur, c’est un événement exceptionnel… » Pendant ce temps-là, Renault dé- gaine son supercar : la RS01, V6 bimoteur, 550 chevaux, qui roule aussi vite qu’une Ferrari. Carole, qui vient de remporter un baptême de vitesse, embarque avec Stéphane Richelmi. Le pilote, champion 2016 des 24 heures du Mans dans sa catégorie, joue le jeu. Avec plaisir. Il se reconnaît un peu dans les mômes agglutinés aux barrières qui rêvent de pied au plancher, de gros moteurs et de gomme qui chauffe sur le bitume. « Quand j’étais petit, j’allais voir les courses. Je suis content de partager ma passion ici. Ça permet à tout le monde de voir les voitures de près, de toucher, de sentir » , confie le sportif avant de s’engouffrer dans l’habitacle. Et le bolide disparaît dans les ruelles…
(Photo Cyril Dodergny) Sur la place, on se rue sur le garage Renault, sous les tentes de démonstration. Au simulateur de courses – taille minimale 1, 30 m – défilent les gamins, qui s’étirent au maximum pour toucher les pédales. Plus loin, on teste ses réflexes, lunettes, casques… Le supercar repasse. Il n’y a pas que les moteurs qui chauffent, la cuisine du restaurant de la place Le RDV Vésubien surchauffe. Terrasse blindée, plats du jour à la chaîne, serveurs à la course. Le patron Jean-François Rousse fait « une des plus grosses journées de l’année » . Il sourit: « C’est une belle journée, vraiment ! » 1. Arrêt ravitaillement.