Sombre lucarne

Comme Renaud, on voudrait par moments devenir sourd au monde en décochant une taloche fatale à cette foutue téloche ! Je ne m’étalerai pas ici sur la qualité des programmes, j’y passerais la journée. Il y aurait tant à dire, des redifs à gogo du service public au racolage incontinent de la téléréalité et de sa grouillante progéniture, qui se répand de chaîne en chaîne, gluante et satisfaite d’elle-même. Après tout, ce n’est que de la télé. Ce qui n’est pas le cas, hélas, des drames qui s’enchaînent aux infos. Le décès de Naomi, envoyée balader par le Samu, nous a tous bousculés. Il a mis le doigt, une nouvelle fois, sur les fragilités d’un système de santé qui reste, pourtant, l’un des meilleurs au monde. Funeste consolation, on trouve bien pire ailleurs… Peut-être avez-vous vu sur France  (je suis très service public, on ne se refait pas), le reportage consacré à ces femmes condamnées à des décennies de prison au Salvador, pour avoir avorté ou juste perdu un enfant, dans ce pays où toute fausse couche, peu importent les circonstances, alimente un soupçon barbare. On se croirait au Moyen-Age. Alors oui, on aimerait parfois ne pas avoir la télé. Mais ça ne résoudrait rien. Comme rétorquerait Bruel à Renaud, mieux vaut encore regarder la réalité en face. Pour tenter de la changer.