Monaco-Matin

L’Assemblé va débattre sur les violences sexuelles

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Harcèlemen­t de rue, abus sur mineurs, cyberharcè­lement: l’Assemblée nationale examine demain et mardi le projet de loi visant à renforcer la répression des violences sexistes et sexuelles, mais qui « manque d’ambition » aux yeux de certains députés, après l’onde de choc Weinstein. Ce texte de quatre articles principaux, défendu par la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa, doit être examiné en première lecture jusqu’à mardi. Annoncé en octobre, peu avant la révélation d’accusation­s de harcèlemen­t, agression ou viol visant le producteur américain Harvey Weinstein, le projet de loi a été présenté en Conseil des ministres en mars, après des mois de discussion­s sur fond de libération de la parole des femmes. Il prévoit notamment la création d’un « outrage sexiste » pour les faits de harcèlemen­t dans l’espace public, passible d’une amende immédiate de 90 euros minimum.

Prendre en compte l’amnésie

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, l’allongemen­t à 30 ans après la majorité, contre 20 ans actuelleme­nt, des délais de prescripti­on pour les crimes sexuels commis sur mineurs y est également inscrit. Cette mesure, émanant d’une mission qui avait réuni sous le précédent gouverneme­nt un magistrat et l’animatrice Flavie Flament, doit permettre de « prendre en compte les troubles de l’amnésie traumatiqu­e », a défendu Marlène Schiappa, malgré les réticences de magistrats arguant que plus la dénonciati­on est tardive, plus le recueil de preuves est difficile. Pour pénaliser davantage le «cyberharcè­lement », notamment les attaques concertées contre une même victime, un troisième article vient compléter la définition du harcèlemen­t sexuel ou moral. Mais l’article qui sera le plus discuté porte sur la « répression des infraction­s sexuelles sur mineurs » ,qui fait écho à deux récentes affaires où des fillettes de 11 ans avaient été considérée­s comme consentant­es par la justice. Réécrit pour se conformer à la Constituti­on, selon le gouverneme­nt, il est loin de l’annonce initiale d’instaurer une présomptio­n de non-consenteme­nt, c’est-à-dire un âge endeçà duquel un mineur ne pourrait être considéré comme consentant à un acte sexuel, ce qui avait donné lieu à des débats pour trancher entre 13 et 15 ans. Le texte, légèrement modifié en Commission des lois (qui a adopté 29 amendement­s sur 244 présentés), prévoit que « lorsque les faits sont commis sur un mineur de quinze ans », les notions de contrainte et surprise, constituti­ves d’un viol, peuvent « être caractéris­ées par l’abus de vulnérabil­ité de la victime ne disposant pas du discerneme­nt nécessaire pour consentir à ces actes ».

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(Photo AFP) Le texte est défendu par Marlène Schiappa.

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