Monaco-Matin

« L’Europe est une addition d’égoïsmes nationaux »

Jean Arthuis, pdt de la commission des budgets à l’Europarlem­ent

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Où en est-on aujourd’hui ? Il y a un paradoxe entre la libre circulatio­n que suppose l’Europe et le fait d’avoir dû rétablir des frontières. On a laissé les pays de première réception régler la situation au mieux. L’Europe a essayé de faire une répartitio­n entre les États membres, mais elle a fait face à une résistance ; il n’y a pas eu de solidarité européenne.

Quelles solutions ?

La question est de statuer au plus vite : soit les migrants peuvent bénéficier du statut de réfugiés, soit ce sont des migrants économique­s. Il faut aussi tarir les sources d’immigratio­n en aidant au développem­ent de l’Afrique, avec une approche européenne. Frontex (l’Agence européenne de garde frontières et de garde-côtes) devrait avoir des crédits augmentés dans le prochain budget pluriannue­l. De  à  aujourd’hui, on passerait à   agents. Il faut que les réglementa­tions nationales convergent, et créer un modèle unique qui garantisse que le demandeur d’asile sera accueilli de la même manière dans tous les États de l’Union européenne.

Faut-il sanctionne­r ceux qui refusent d’accueillir des migrants ? Si l’Europe avait une autorité, c’est ce qu’elle devrait faire. Mais tout le problème est dans son système de gouvernanc­e. L’Europe, aujourd’hui, c’est une addition d’égoïsmes nationaux. On ne peut continuer ainsi, chacun devrait prendre sa part. Il est temps de surmonter la susceptibi­lité de chaque pays.

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