Monaco-Matin

Ce que l’on savait hier soir

- CH. P.

(Photos AFP) Khamzat Azimov avait été naturalisé en  en même temps que sa mère. (Photo AFP) Né le 1er novembre 1997 en Russie, Khamzat Azimov a, selon une source proche du dossier citée par Le Parisien et Le Monde, grandi à Nice, où vit une importante communauté tchétchène, pour la plupart des ressortiss­ants qui ont fui la guerre. Il est âgé d’à peine quelques années quand il débarque sur la Côte d’Azur avec ses parents au début des années 2000. En 2004, la famille bénéficie du statut de réfugiés. Selon une informatio­n du Monde, la demande de réfugié politique a été rejetée dans un premier temps par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). La famille Azimov a ensuite obtenu gain de cause devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). En 2010, sa mère acquiert la nationalit­é française, contrairem­ent à son père dont la demande est rejetée. Ce qui permet à Khamzat Azimov, en tant que mineur, de devenir lui aussi citoyen français. A l’époque, les services du renseignem­ent français surveillen­t déjà Nice où la menace terroriste en provenance du Caucase, et plus spécialeme­nt de la Tchétchéni­e, est prise au sérieux. La France reste considérée comme une zone de refuge des activistes. C’est ainsi que feu Abdul Erzaiukaev, le financier de la rébellion tchétchène, vit à cette époque à Nice au milieu d’une diaspora de plus en plus conséquent­e.

Entendu il y a un an par les services antiterror­istes

En juin 2011, la DCRI arrête dans le quartier Saint-Charles de Nice plusieurs hommes soupçonnés d’apporter un soutien logistique à des groupes terroriste­s agissant dans le Caucase. L’un d’eux se tue en tentant de fuir par une fenêtre. A l’époque, les liens avec le terrorisme islamiste restent marginaux, mais quelques membres de la communauté tchétchène commencent à se rapprocher d’alQaïda. Peu de temps après la naturalisa­tion de Khamzat Azimov et de sa mère, ils déménagent à Strasbourg, sur fond semble-t-il de séparation des parents. C’est dans cette ville qu’il obtient en 2013 son brevet des collèges. L’adolescent ne fait alors pas parler de lui. D’anciens camarades de classe, interrogés hier par l’AFP, les décrivent, lui et son ami interpellé hier à Strasbourg, comme « tout le temps ensemble au lycée et en dehors », musulmans tous les deux, aimant « les jeux vidéo, le sport ». Il faut attendre 2016 pour que Khamzat Azimov soit repéré par les services antiterror­istes. Ce qui lui vaut d’être fiché S tout en étant inscrit au fichier des signalemen­ts pour la prévention de la radicalisa­tion islamiste (FSPRT). Il avait même été entendu il y a un an (il vivait alors déjà Paris, ainsi que ses parents) par la section antiterror­iste de la brigade criminelle car il connaissai­t un homme en lien avec quelqu’un parti en Syrie. Lui-même aurait un temps envisagé de rallier ce pays. Parmi le contingent des fanatiques partis de France pour combattre en zone irakosyrie­nne, environ 8 % étaient d’origine tchétchène, selon les spécialist­es.

 ??  ??
 ??  ?? De gauche à droite : Daesh a diffusé hier une vidéo dans laquelle Azimov prête allégeance ; une réunion d’état-major s’est tenue à Matignon ; le procureur de la République de Paris François Molins, samedi soir.
De gauche à droite : Daesh a diffusé hier une vidéo dans laquelle Azimov prête allégeance ; une réunion d’état-major s’est tenue à Matignon ; le procureur de la République de Paris François Molins, samedi soir.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco