GRAND PRIX DE MONACO HISTORIQUE Combats de rue à Monaco
Ce week-end en Principauté, les pilotes de l’Historique ont offert un spectacle de toute beauté à un public amoureux de F1. Ils ont démontré que ces courses étaient de vraies épreuves sportives
Question à cent balles : pourquoi, sur le tourniquet monégasque, les courses sont-elles largement plus spectaculaires en Historique qu’en F1? Au terme de trois jours de Grand Prix historique en Principauté, cette question incongrue tourne en boucle dans la tête des amoureux de Formule 1. Et pour cause : autant dans les séances d’essais qualificatifs de samedi que dans les sept courses d’hier, le spectacle a été de toute beauté. Avec des attaques permanentes, des dépassements en cascade, des rebondissements et des accrochages – heureusement sans gravité. Un miracle, d’ailleurs, quand on connaît les conditions de sécurité des bolides d’avant l’ère moderne.
Incroyable série F
Au petit jeu de savoir laquelle des courses aura été la plus spectaculaire, Michel Ferry, le directeur des Grands Prix et vice-président de l’Automobile Club de Monaco, se lance sans hésiter : «La série F!» En l’occurrence, la course des F1 ayant couru à Monaco entre 1973 et 1976. «La piste était humide et il pleuvait encore un peu, poursuit celui qui a créé le Grand Prix de Monaco historique en 1997. Les pilotes ont attaqué en permanence, un peu comme dans la F2 moderne. Ils ont pris des risques incroyables sur une piste difficile qui ne pardonne pas, au volant de voitures qui coûtent une fortune. Il y a eu de nombreux accrochages, sans incidences sur le plan humain. » Du grand spectacle, en somme. Ce week-end, les 209 concurrents ont prouvé que le Grand Prix historique n’était pas une parade ou une balade en ville entre passionnés de Formule 1. C’est une épreuve sportive. « Et gagner l’Historique à Monaco, ajoute le patron de l’épreuve, c’est exceptionnel pour les pilotes car ce circuit est légendaire depuis 1929 et qu’ils ne peuvent l’emprunter que tous les deux ans. » Dans cette série F de toute beauté, hier en fin d’aprèsmidi, c’est l’Anglais Michael Lyons qui a franchi la ligne d’arrivée en premier. Dans la série B, en fin de matinée, un autre Anglais, Barry Wood, a remporté une course réunissant des voitures encore plus anciennes, des F1 et F2 d’avant 1961. Là aussi, les attaques et dépassements étaient impressionnants.
Voitures inégales
On en viendrait presque à se demander pourquoi la F1 moderne n’offre pas un tel spectacle. Réponse de Michel Ferry: «En historique, les courses mettent en présence des voitures qui ont cinq à six ans d’écart, donc des performances inégales. De plus, les pilotes n’ont pas tous les mêmes qualités. En Formule 1, aujourd’hui, les écarts sont beaucoup plus (Photos Jean-François Ottonello) minces… » Explication logique.