Audiovisuel-Image : les atouts de la Côte d’Azur
Alors que le monde entier a les yeux braqués sur le festival de Cannes, la filière de l’audiovisuel et de l’image se structure sur la Côte d’Azur qui lui déroule le tapis rouge
Entre la Côte d’Azur et le
e art, c’est une histoire d’amour qui a débuté il y a bientôt un siècle à Nice avec les Studios de la Victorine. Les Alpes-Maritimes et le Var attirent les cinéastes. Ils y trouvent une lumière, un climat et une diversité de décors qui, avant eux, avaient déjà inspiré les peintres. A cela, s’ajoutent les aides financières de la Région et le Département qui ont compris que la filière de l’audiovisuel et de l’image avait des retombées économiques positives pour le territoire tout entier. Séduites par cet ensemble d’atouts, de plus en plus de sociétés de production audiovisuelle, françaises et étrangères, élisent la Côte d’Azur pour s’y installer. Le renouveau de la Victorine et le projet cannois de campus universitaire dédié à la création de contenus doublé d’une cité des entreprises vont bientôt venir enrichir cette offre. La Côte d’Azur, terre de tournages et terre d’accueil pour de nombreuses sociétés de production audiovisuelle françaises et étrangères ? Une évidence pour Stéphanie Gac, responsable opérationnelle de la commission du film des Alpes-Maritimes Côte d’Azur. Présidée par David Lisnard, cette association loi 1901 a pour mission d’attirer les tournages dans le département et de veiller à leur bon déroulement. Comment ? « En facilitant les démarches administratives (comme l’obtention d’un visa par exemple ou les autorisations de tournages dans une ville), d’aider à trouver des décors, des techniciens, du matériel de tournage...», énumère la jeune femme. Dans le département, quatorze villes sont membres de la commission : « Nous en faisons la promotion en priorité et surtout, on a un interlocuteur unique pour les autorisations de tournage. » D’ailleurs, des autorisations, Stéphanie Gac en a beaucoup demandé l’an dernier : pas moins de «Ilyaentre1300 et 1 600 journées de tournage par an. » Stéphanie Gac seize longs métrages ont été tournés ici. Citons pêle-mêle Taxi 5, Les Aventures de Fantasio et Spirou, Johnny English 3, Minuscule 2, Brillantissisme avec Michèle Laroque... Sans compter les téléfilms comme Le Prix de la Vérité avec Mimie Mathy ou les séries à l’instar de La Vengeance aux yeux clairs ou Riviera, Made in Chelsea. Et aussi, les publicités, les documentaires, les courts métrages, les web séries (Les Lolies) et autres shootings photos... Au total, ce sont entre 1 300 et 1 600 journées de tournage par an dans les AM et quelque 5 000 pour la région Paca qui arrive en seconde position derrière Paris. « Mais on peut – et on doit – faire mieux », souffle la jeune femme.
Des décors de rêve et des techniciens qualifiés
Plusieurs facteurs expliquent cette attractivité selon Stéphanie Gac. A commencer par les décors. Du littoral avec ses plages et criques aux villages typiques de l’arrièrepays en passant par les villas de luxe. La publicité, notamment, en est très friande « même si nous sommes en concurrence avec l’Espagne et le Portugal ». Autre atout de la Côte d’Azur, sa main-d’oeuvre « très qualifiée, parlant anglais et qui a l’habitude des gros projets. Cela évite à la production de se déplacer avec ses équipes et de devoir les héberger. On a à disposition un vivier de 510 CV couvrant tous les postes : du chef opérateur au régisseur... Et on trouve aussi ici tout le matériel dont une production a besoin : location de grue, machinerie, éclairage, des drones spécialisés en cinéma, des cantines, des car-loges, des bureaux de production comme aux Studios de la Victorine, le tout à proximité de l’aéroport.»
Des aides financières
Outre la beauté et diversité des paysages, le financement est très certainement ce qui incite le plus les sociétés de production à venir tourner dans la région. « La région est très concurrentielle sur ce planlà. Les Alpes-Maritimes ont mis en place un fonds d’aide à la production et à la création d’oeuvres audiovisuelles de fiction d’un montant de 300 000 €, ce qui permet au département de soutenir cinq à six projets par an. Cette aide se cumule avec le fonds de soutien de la région (au total, 6 M€) qui couvre l’aide à l’écriture, au développement de la production ... pour les longs métrages, la fiction télé, les documentaires, l’animation, les reportages nouveaux médias et projets transmédia... » Les montants sont élevés mais la Région s’y retrouve car elle impose que soit dépensé sur le territoire 160 % du montant alloué, que ce soit en masse salariale, prestations de services, location de matériel... « C’est positif pour la région, les techniciens font leurs heures, les secteurs de l’hébergement et de la restauration en tirent profit également.» A cela s’ajoute un crédit d’impôt qui permet aux sociétés d’alléger leurs impôts jusqu’à 30 % des dépenses effectuels sur le territoire. Une raison de plus de venir tourner dans la région.