Monaco-Matin

«Back to school»: quand l’Europe s’invite à Curie

Mercredi dernier, jour de la fête de l’Europe, une ancienne élève du lycée mentonnais est revenue dans son établissem­ent pour expliquer son métier à la commission européenne

- ALICE ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr

J’ai passé mon bac ici il y a 25 ans… » entame Isabelle Magne, devant deux classes de 1e au lycée Curie. Les portables de chacun d’entre eux indiquent alors la date du 9 mai, jour à retenir en tant que fête de l’Europe. Et c’est justement pour parler de Bruxelles – et plus précisémen­t de la Commission européenne – que la Mentonnais­e de naissance revient aux sources. Ses sources. Pour expliquer ce qu’est l’Union européenne, la démystifie­r. Et peut-être un peu pour faire (re)naître un sentiment européen dans le coeur des jeunes d’aujourd’hui. Son interventi­on a un nom : « Back to school ». Et une origine : la Commission européenne ellemême. Cette dernière souhaitait, en 2007, offrir à des fonctionna­ires français en poste dans les institutio­ns européenne­s la possibilit­é de venir à la rencontre des élèves des établissem­ents scolaires français qu’ils ont euxmêmes fréquentés. Supposant bien évidemment l’accord de la France, de l’académie, et du proviseur de Curie – Christian Pouteau.

Libertés fondamenta­les

« Mis à part les frites, la bière et les joueurs de foot, c’est quoi Bruxelles pour vous?» demande-t-elle aux élèves. En l’absence de réponse du public – un peu timide – Isabelle Magne enchaîne : « Vous avez toujours connu l’Europe, vous. Mais il est important de savoir qu’elle repose sur quatre libertés fondamenta­les : la libre circulatio­n des marchandis­es, des services, des capitaux, des personnes. » Et véhicule bien plus de valeurs encore : respect de la dignité humaine, liberté d’expression, respect des droits de l’Homme, tolérance, justice, solidarité… «Il y a quelques jours, la commission a présenté sa propositio­n de budget pour 2020-2025. La nouveauté est un mécanisme qui permettrai­t à l’Union de suspendre ou réduire l’accès aux fonds de l’UE de manière proportion­née à la nature et à la gravité des défaillanc­es de l’État de droit», soulignet-elle. Précisant néanmoins qu’il reviendra ensuite au Conseil de décider à l’unanimité avec l’approbatio­n du Parlement européen. Et de démonter quelques préjugés, dans un plaidoyer pro domo. Sans l’Europe, la France serait plus forte ? «Non, en son sein, on n’a pas le même rapport de force quand on négocie ». L’U.E. est antidémocr­atique? «Non, il y a beaucoup de transparen­ce. Et c’est sur la base de consultati­ons publiques que la commission propose. » L’Europe coûte cher ? « Son budget représente seulement 1% du PIB de l’U.E. ! » L’Euro’ptimiste ne manque pas pour autant d’évoquer les crises vécues par l’institutio­n depuis 2010 : «crise économique, gestion difficile pour la Grèce et l’Italie du phénomène migratoire, crise sécuritair­e avec les attentats… » Et puis le Brexit, bien sûr. La Grande Bretagne

étant le premier État à quitter l’Union européenne. «Pourquoi?», questionne Jessica, au premier rang. Réponse immédiate: « C’est d’abord le choix des Britanniqu­es et il faut le respecter. Peut-être aussi parce que l’Europe n’a pas été assez visible. Vous, l’Europe est dans votre ADN sans que vous le sachiez. Mais si on en sortait, les effets seraient immédiats et douloureux»

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A.R. et DR) Isabelle Magne, aux côtés de la proviseur adjointe Céline Bartoletti, travaille à la Commission européenne, auprès de Cecilia Malmström (ci-dessus).(Photos
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