Grève SNCF: le regain de mobilisation a bien eu lieu
Avec 27,58 % de grévistes hier à la SNCF, les syndicats ont réussi à muscler la mobilisation contre la réforme ferroviaire. La participation lors de cette journée voulue « sans cheminots » est la troisième plus forte en semaine depuis le début du mouvement, après les taux inégalés du premier épisode de grève les 3 et 4 avril (33,9 % et 29,7 %). Ce net sursaut succède à une glissade jusqu’à 14,46 % mercredi dernier, le plus bas taux enregistré.
Alimentation coupée à Marseille
Dans le détail, la mobilisation s’est envolée hier chez les conducteurs (74,4 %), contrôleurs (74,3 %) et aiguilleurs (36,7 %), selon la direction. Un fort rebond a aussi été constaté chez les cadres, en grève à 10,14 % (contre 3,1 % mercredi). Résultat : en ce 18e jour de grève depuis début avril – soit la moitié du calendrier annoncé pour la grève par épisode – la SNCF offrait un trafic «très perturbé» avant « un retour progressif à la normale » attendu aujourd’hui. À la grève se sont ajoutés dans la matinée des incidents et actes de malveillance, a
accusé la direction, qui va déposer une cinquantaine de plaintes. « Ça va du passage à niveau en dérangement aux clefs du local perdu, et bien sûr la coupure d’alimentation électrique à Marseille et le sectionnement d’une caténaire en Normandie», a expliqué un porte-parole. À la gare Saint-Charles de Marseille, la circulation des trains a aussi été paralysée par un blocage des voies. «On considère que c’est un détournement du droit de grève, ce type d’exaction» et «plus de 5000 clients ont été impactés par ces actions» ,a relevé le directeur général adjoint de la SNCF, Mathias Vicherat.
Défilé à Paris
Par ailleurs, à Biarritz, un peu moins de 300 cheminots se sont rassemblés dans la rue où M. Pepy possède un appartement, selon le quotidien Sud-Ouest. À Caen, environ 250 cheminots, ont manifesté devant la gare. Dans la Loire, des grévistes ont mené une opération «péage libre» sur l’A72. Et à Paris, plusieurs centaines de cheminots ont défilé pour dire «Non à la casse du service public» , rejoints notamment par des étudiants.