Monaco-Matin

Romane Seret, petite main monégasque du bridge

Pas encore dix ans, et déjà une as du tapis vert. Cette fille de résidents belges représente­ra la Principaut­é au championna­t de France de bridge. Du sang neuf pour ce (très) noble jeu

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Si vous pensez qu’une joueuse de bridge boit forcément du whisky, porte entre ses doigts noueux un fume-cigarette, et a une préférence pour les grandes robes à fleurs, je vous conseille de continuer la lecture de cet article. Quand on a appris qu’une candidate monégasque d’une dizaine d’années allait représente­r la Principaut­é au championna­t de France de bridge, on a voulu en savoir un peu plus ! Et figurez-vous que Romane Seret ressemble à s’y méprendre à une petite fille de 10 ans. Sous sa cascade de cheveux blond sombre, son regard noisette pétille de malice. Pas de fume-cigarette ou de grande robe à fleurs. C’est à la sortie de son cours de sport que nous nous rencontron­s.

Découverte il y a six mois

Si elle est impression­née d’être interviewé­e, elle n’en laisse rien paraître. Romane ne semble pas comprendre pourquoi on s’intéresse à elle. Pour elle le bridge, c’est avant tout un jeu. «Les professeur­s ont proposé à l’école de nous apprendre le bridge, et ça m’a intéressée parce que j’adore les cartes. Je me suis dit que j’allais essayer et voir si j’aimais ou pas. » C’était en octobre, et il se trouve qu’elle adore ça : « À la fois il faut avoir de

la chance, et connaître les mathématiq­ues pour compter les points et réagir en fonction des cartes des partenaire­s. » Mais il se pourrait que cette légèreté ne dure pas, car d’après son (très) grand frère, Loïc, Romane aime le challenge. Ce qu’elle

le reconnaît bien volontiers : « J’adore la compétitio­n. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours été comme ça. » Il n’y a pas que le tapis vert qui la chatouille. La chlorophyl­le lui plaît aussi. Comme toutes les fillettes de son âge, rien ne lui plaît tant que jouer au grand air, avec son petit frère et sa petite soeur. C’est là qu’elle pratique sa deuxième passion : l’équitation.

Talentueus­e et espiègle

Une discipline pour laquelle elle vise un avenir en sport étude. « J’aime les animaux, et la relation que l’on a avec le cheval. Le mien s’appelle Udaho. Il faut être en harmonie avec son cheval, sinon on ne peut rien faire. C’est ça qui me plaît beaucoup.» Compétitri­ce et cérébrale, donc. Romane est une enfant à haut potentiel. Elle a la spontanéit­é et l’espiègleri­e de ses dix ans, et suffisamme­nt de maturité, de recul et d’intelligen­ce pour exprimer une palette d’émotions que la plupart des gamins ignorent. Grande librivore, ce qu’elle aime c’est apprendre: « En classe, des fois je m’ennuie parce qu’on revient sur des choses que l’on a déjà faites. Je préfère quand ce sont des choses nouvelles. » Liz Wright, sa professeur de bridge, abonde : « Romane sait écouter, et elle retient. Elle apprend donc très vite. Elle est très appliquée, très concentrée et elle comprend beaucoup de choses. » Autant d’atouts pour devenir une très bonne joueuse de bridge. Liz Wright en sait quelque chose : « Nous enseignons le bridge dans les écoles des Révoires, de la Condamine et Saint-Charles. Nous faisons cela depuis plusieurs années et ça marche très bien. » Si bien que parfois, les enfants continuent à jouer quand ils arrivent au collège. Une possibilit­é que n’élude pas Romane. Particuliè­rement si elle commence à gagner des tournois : « Quand je gagne des compétitio­ns, ça me met de bonne humeur ! »

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Équitation, bridge, piano, lecture… Romane Seret est une enfant débordante d’énergie.
(Photo Jean-François Ottonello) Équitation, bridge, piano, lecture… Romane Seret est une enfant débordante d’énergie.

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