Les élèves ont pris le contrôle du lycée Curie durant Mai
Transports bloqués, pénurie d’essence et coupures d’électricité… En Mai 68, la contestation nationale rejaillit sur Menton. Au lycée Curie, les élèves installent un «QG» durant plusieurs jours
Proviseur enfermé et lignes téléphoniques gérées par les élèves !
Certains jeunes décident de participer à un petit « meeting » qui se tient sur l’esplanade, devant le stade. Un « comité d’action » est créé. Et sous les pavés… la plage de Menton ! « C’était la confusion mais aussi la liberté. Comme l’établissement était bloqué, nous sommes tous allés en bord de mer », se remémore, Gérard. Le Mentonnais était alors âgé de 14 ans. Au fil de la journée, les lycéens contrôlent même le standard téléphonique et les bureaux du secrétariat ! « Je me rappelle que le rectorat a appelé pour savoir si le lycée n’était pas bloqué. Ce sont des élèves qui ont répondu en se faisant passer pour des employés. Ils ont expliqué que tout était en ordre à Curie… », relate dans un rire Philippe. Et de préciser que le proviseur avait même été enfermé. « Il avait un appartement de fonction dans l’établissement et les élèves venaient lui apporter ses courses. Il était très contrarié de cette situation ! »
Dodo dans le gymnase et « popote» dans la salle des arts ménagers
À la nuit tombée, un groupe de délégués crèche dans le lycée. « Ils s’étaient mis dans le gymnase sur des tapis de sport. D’autres étaient dans des salles. Disons que c’était une période très libérée… », poursuit Philippe. Les « meneurs » du mouvement organisent des tours de garde – de jour comme de nuit – et une rotation est instaurée pour préparer la « popote » dans la cuisine de la classe d’arts ménagers. La journée, le « comité d’action » organise des réunions et souhaite obtenir «le contrôle des connaissances» ainsi que « la refonte des règlements intérieurs et des programmes ». Cette parenthèse révolutionnaire durera une semaine. La génération révoltée rend le lycée à l’administration vers le 29 mai 1968. «Après cela, l’ambiance a été différente au lycée Curie. Certains professeurs avaient changé leur méthode d’enseignement. Moins de cours magistraux et plus de débats », se rappelle Philippe. Et d’ajouter dans un sourire : « En revanche, le proviseur nous regardait un peu de travers… Ça peut se comprendre . » de du casino municipal Assis sur le perron travail. la Bourse du en route vers Menton, les Au lycée Curie, dans la salle réservée du service d’ordre, aux membres on trompe le temps... ouvriers de l’autoroute attendent de