Syrie : et si Lafarge était poursuivi pour « complicité de crimes contre l’humanité » ?
Deux ONG ayant porté plainte contre le cimentier Lafarge, accusé de financement de groupes armés en Syrie dont l’organisation Etat islamique (EI), ont demandé aux juges de mettre en examen la multinationale pour « complicité de crimes contre l’humanité », aappris, hier, l’Agence France Presse auprès de ces associations. Dans une note transmise récemment aux magistrats, l’association Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’Homme (ECCHR) considèrent que Lafarge se serait rendu coupable de « complicité de crimes contre l’humanité » en finançant l’EI pour pouvoir maintenir l’activité de son usine syrienne de Jalabiya (nord), malgré les menaces sur la sécurité des employés locaux. Plus grave : elles soutiennent que Lafarge et ses dirigeants ne pouvaient ignorer qu’ils «contribuaient» financièrement à ces crimes imputés à l’EI « dans la région de l’usine [entre et ] mais aussi dans le reste du monde ». Les deux ONG n’écartent ainsi pas l’hypothèse que les attentats du novembre aient pu être financés grâce aux fonds versés par Lafarge.