Monaco-Matin

LIGUE EUROPA : FINALE OM - ATLÉTICO MADRID À H À LYON Amavi, quelle vie !

Replacé au poste de latéral par Claude Puel durant sa formation à l’OGC Nice, le joueur de l’Olympique de Marseille est parti de loin

- VINCENT MENICHINI

Il était, alors, son capitaine à l’OGC Nice, sorte de grand frère au sein d’un groupe cornaqué par Claude Puel. En août 2013, à la veille du premier match en profession­nel de Jordan Amavi, à… Lyon, déjà, Didier Digard nous avait confié ses mots au sujet de son jeune coéquipier, appelé à remplacer Timothée Kolodziejc­zak, suspendu. « Il a toutes les qualités pour percer : il va vite, saute haut, est puissant. Et, chose très rare pour un gaucher, il a un super pied droit. » « C’est même le meilleur droitier des gauchers », appuie Manu Pires, l’un de ses formateurs à l’OGC Nice, avec lequel il n’a jamais coupé le cordon. « Ce qui me plaît chez lui, c’est qu’il n’oublie pas d’où il vient, souffle l’actuel coach de Laval. C’est touchant. Je n’éprouve pas une fierté particuliè­re de le voir jouer une finale de Ligue Europa, j’ai plutôt eu la chance d’accompagne­r sa progressio­n. Ce sont les joueurs qui décident, toujours… Je vais regarder ce match avec une attention toute particuliè­re sur lui. On reste toujours un peu dans la pédagogie avec ceux qu’on a vu grandir. » Quand il arrive en 2010 à Nice, en provenance de Toulon, Jordan Amavi est alors un ailier véloce, mais qui peine à se montrer décisif.

Bosetti : « Un chien sur le terrain »

Cela ne l’empêche pas de remporter la Coupe Gambardell­a, un an plus tard, en compagnie d’Alexy Bosetti qui parle « d’un chien sur le terrain ». « Il ne lâchait rien, allait au charbon, poursuit le joueur de Laval. Tactiqueme­nt, il avait quelques lacunes, mais il allait à 2000. Il a la mentalité pour le très haut niveau, c’est un gros bosseur. Même s’il joue à l’OM, je suis vraiment content de ce qui lui arrive. » C’est même inespéré quand on se souvient de l’image terrible de son genou, qui se disloque en novembre 2015 avec l’équipe de France Espoirs. A l’époque, il sort d’une première saison en profession­nels accomplie au poste de latéral gauche – qu’il a découvert sous les conseils de Claude Puel, averti par Guy Mengual, – qui lui ouvre les portes de la Premier League et d’Aston Villa. Un rêve de gosse. « C’est un peu comme si je signais en NBA », déclare-t-il, alors. « Cette blessure aurait pu (Photos AFP)

lui mettre un coup de massue, car il a douté. Car ce n’est jamais évident de s’en remettre », avance Manu Pires, qui le voit « progresser » de puis qu’il est à l’Olympique de Marseille. « Je le trouve plus discipliné, plus mature. Il fait partie intégrante d’une dynamique de groupe. L’OM est agressif, porté par un bel esprit combatif. C’est un collectif au diapason et lui a été contaminé, ça se voit… Il a un coach qui lui va bien. »

Comme Di Meco, Lizarazu et Evra...

A la recherche d’un latéral gauche après le départ de Dalbert à l’Inter Milan, l’OGC Nice a tenté de le rapatrier, mais n’a pas accepté de s’aligner sur les conditions d’Aston Villa (prêt avec option d’achat obligatoir­e à huit millions d’euros). Amavi avait pourtant donné sa priorité au Gym, question de fidélité... L’OM de Rudi Garcia, lui, n’a pas longtemps hésité à aligner les euros, flairant la bonne affaire. Depuis, ‘‘Jo’’ a changé de monde. Il a découvert la sélection A et s’apprête à jouer le match le plus important de sa jeune carrière, ce soir contre l’Atlético Madrid. « C’est exceptionn­el ce qui lui arrive, avoue Manu Pires. Comme d’autres avant lui, son changement de poste a bouleversé sa vie. Son histoire ressemble à celle des Di Meco, Lizarazu ou encore Evra qui ont tous reculé d’un cran pour devenir des top joueurs. Un bon latéral, c’est une denrée rare. Cette finale, ça va être une sacrée bataille, il adore ça... »

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Amavi : un parcours déjà bien rempli (Nice, Aston Villa, Marseille).

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