Plan Biodiversité : Nicolas Hulot consulte les Français
«La biodiversité nous quitte. Le seul moyen de gagner la bataille du changement climatique c’est de restaurer la nature.» Nicolas Hulot était hier à Marseille « pour sonner le tocsin » parce que « 30 à 40% du vivant pourra avoir disparu dans le siècle, de la surface de la planète. » Les abeilles se font rares, les oiseaux disparaissent, les insectes sont décimés par les pesticides, les sols sont artificialisés... « Nous sommes devenus une arme de destruction massive » interpelle le ministre de la Transition écologique et solidaire, qui veut avoir finalisé son plan en faveur de la préservation de la Biodiversité d’ici juillet. Non sans savoir au préalable ce que veulent, pensent, espèrent les Français et quelles solutions ils imaginent. Ils sont invités à s’exprimer jusqu’au 7 juin, sur le site www.consultation-planbiodiversité.gouv.fr. autour de plusieurs thèmes : « la qualité de vie et l’environnement; produire et consommer; nature et territoires; engager la société; l’action internationale.»
Un plan pour « réparer le vivant »
Son plan biodiversité a pour but « à l’horizon 2030, de ne plus continuer à détruire la nature mais à devenir un réparateur du vivant.» Il sera articulé autour de cinq axes : « Protéger la biodiversité pour améliorer notre cadre de vie et nous adapter au changement climatique; faire de la biodiversité le moteur du changement de nos
sociétés de production et de consommation pour réduire notre empreinte écologique en France et dans le monde; protéger et restaurer la nature dans toutes ses composantes; créer un cadre européen et international ambitieux pour la protection de la biodiversité; rendre la connaissance
et l’action pour la biodiversité accessible à tous.» Plus concrètement Nicolas Hulot espère par exemple, créer de nouvelles aires de protection; mettre fin aux pollutions en mer, entre autres celles dues au plastique; faire rentrer la nature
en ville, et en même temps éviter que les gens aillent vivre à la campagne en espérant avoir tout ce qu’apporte la ville; réconcilier la biodiversité et l’économie; installer des énergies renouvelables sur des sols pollués ; repenser en profondeur l’aménagement du territoire pour arriver à zéro artificialisation des sols; sanctuariser les terres agricoles, etc. S’il a donné hier le top départ de la mobilisation pour la biodiversité, le ministre n’a pas dit un mot sur le financement de ses ambitions. « Ce n’est pas forcément le gouvernement qui va payer » assure-t-il quand on lui pose la question. Prochaine étape : le comité interministériel sur la biodiversité, le 28 juin. Et un grand rendez-vous en 2020 : le congrès mondial de la Nature à Marseille.