La limitation à km/h provoque un mini-couac gouvernemental
Un mini-couac pour le premier anniversaire du gouvernement? Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui n’a pas voulu défendre lors d’un meeting la limitation controversée de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, a provoqué hier une ferme mise au point d’Edouard Philippe. « L’ensemble du gouvernement est mobilisé » pour défendre la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, a assuré le Premier ministre, toujours « prêt à assumer » la mesure au lendemain du « joker » du ministre de l’Intérieur. Lors d’une réunion publique jeudi soir, Gérard Collomb, interpellé sur cette limitation, avait répondu « Je prends un joker sur la question », enchaînant dans un sourire avec la question suivante. La déclaration de l’ancien maire de Lyon, jugée « inepte » par la présidente de la Ligue contre la violence routière Chantal Perrichon, a relancé les critiques autour du futur plafonnement de la vitesse, appelé à entrer en vigueur le 1er juillet sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central. Sur BFMTV, Chantal Perrichon a dénoncé un « mépris, un désintérêt total [du ministre] en ce qui concerne la vie de ceux qui vivent dans les départements ».
Edouard Philippe inflexible
Sur Twitter, le député Les Républicains Philippe Gosselin (Manche) a jugé que «ce manque de solidarité gouvernementale montr[ait] bien l’entêtement d’Édouard Philippe sur le sujet », avant de l’inviter à « reculer et revenir au bon sens ». Même son de cloche du côté de Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, opposée à la mesure: « Quand on entend Édouard Philippe, on a l’impression qu’il est le seul à y être attaché », a-t-il regretté hier matin sur BFMTV. Il accuse le Premier ministre de rester « campé dans une posture politique ». Face à ces critiques, Édouard Philippe s’est dit « prêt à assumer » l’ « impopularité » de la mesure. «Réduire (Photo AFP) le nombre de morts et de blessés sur les routes françaises est un véritable enjeu de politique publique », a-t-il déclaré depuis Strasbourg. Le chef de l’exécutif a ajouté « pouvoir compter sur l’engagement du ministre de l’Intérieur pour faire en sorte que cette décision du gouvernement soit mise en oeuvre dans d’excellentes conditions ».