TOP (BARRAGE, TOULON - LYON) Scénario catastrophe
Faute d’avoir su tuer le match en première période, les Toulonnais ont été éliminés par une héroïque formation lyonnaise emmenée par un grand Pierre Mignoni
L’impensable s’est produit. Toulon s’est noyé lors de ce barrage. Il quitte la scène, sans gloire. Au cours de cette rencontre qui aura duré… 103 minutes, le LOU est parvenu à sortir le RCT de la course au Brennus grâce à ses deux essais marqués contre un seulement aux Toulonnais. Le pire, dans cette triste élimination, c’est que Nonu & Co ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Abasourdis au terme d’un match complètement fou, les joueurs varois, hagards, étaient à l’image des 18000 supporters : K-O debout quand d’autres se retrouvaient prostrés sur la pelouse. Comment en est-on arrivé là ? À la fin du temps réglementaire (16-16) et des prolongations (19-19), Toulon et Lyon étaient dos à dos. Le LOU l’a finalement emporté aux points. Les Rouge et Noir ont été incapables de se montrer réalistes. Comment le RCT, pourtant largement favori, a-t-il pu passer devant son public à côté de ce rendez-vous majeur ? Deux essais d’Ashton tout faits en première période n’ont pas été convertis par le meilleur marqueur d’essais du Top 14, avec deux incroyables maladresses sur la ligne d’en-but, puis encore un autre de Radradra refusé en début de seconde période, auront au final entraîné la perte des Rouge et Noir, plus pâles que jamais. Si on en est arrivé à cette extrémité, c’est aussi parce que les hommes de Mignoni avaient mangé du… lion, se jetant sur les Toulonnais comme des morts de faim tout au long de cette rencontre aussi serrée et disputée que crispante.
De la chance, puis de la réussite
Pélissié et ses partenaires avaient annoncé la couleur, ils joueraient à fond leur chance aussi infime soit-elle. Ils ne l’ont pas laissé passer. Cette chance s’est d’ailleurs transformée en réussite avec un premier essai d’Arnold suite à une belle transversale au pied d’Harris à l’heure de jeu, puis un nouvel essai de Crétin face à une défense toulonnaise statique. Englués dans la fosse, les Toulonnais ont longtemps joué à la ba-balle en première période oubliant de se mettre dans l’avancée, leur puissance ne faisant pas la différence. En partant de là, Bastareaud et ses partenaires se compliquaient, à loisir, la tâche. Elle allait devenir indélébile d’autant que les choix à la charnière n’était pas toujours heureux, loin s’en faut. Les Lyonnais, par deux pénalités (Photo Patrick Blanchard/Frank Muller) à une, tournaient avec un petit avantage à la pause. Un mauvais présage ? Personne dans les travées de Mayol ne voulait le croire. Et pourtant… Les Varois entendaient bien marquer leur territoire. Ils bénéficiaient même de cinq pénalités au cours de dix premières minutes de jeu sans parvenir à scorer. Belleau avait du mal à sortir ses griffes, ratant au passage sa première pénalité. Au cours de ce match de tous les dangers, Nonu se montrait monstrueux tant en attaque qu’en défense. Une première fois sur un repli défensif de plus de cinquante mètres, il empêchait Harris, qui avait donné à suivre, de marquer. De plus, sur chacune de ses prises de balle, le double champion du monde créait le danger. Sa seule faute – grossière – aura été son plaquage à l’épaule sur Michalak lors des prolongations avec un « jaune » logique. Les hommes de Pierre Mignoni étaient venus, comme annoncé, pour faire
du jeu et créer la surprise, amère pour les locaux. Le LOU était venu vendre chèrement sa peau. À tel point qu’il s’est offert le scalp toulonnais. L’élimination prématurée des hommes de Galthié va laisser des traces… Aujourd’hui h, C+ Toulouse - Castres Le vainqueur affrontera le Racing 92 samedi prochain à 16h45. Le LOU, de son côté, défiera Montpellier vendredi à 21h.