Monaco-Matin

Violences à l’université Côte d’Azur

Après l’occupation du Chateau Valrose à Nice, mercredi, une vidéo circule où l’on entend le président de l’UCA proférer des menaces. Un manifestan­t a été mis en examen pour violences volontaire­s

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Nous maintenons que l’occupation était non violente. De notre côté en tout cas. S’en prendre à Maxime, c’est une façon de criminalis­er notre mouvement, de criminalis­er le militantis­me. Une façon de justifier la répression», brocarde Alec, assis sur les marches du palais de justice de Nice. La banderole des étudiants du collectif «Sauve ta fac 06 » a dû changer de... support. Hier matin, le drap tagué « Libérez notre camarade» a rejoint les grilles du palais. Les 48 heures précédente­s le slogan avait fièrement trôné au commissari­at Auvare, où Maxime a été placé en garde à vue. Une garde à vue qui a pris fin hier matin à 8 h 30. Le jeune homme, membre de Solidaires étudiant-e-s Nice, a ensuite été transféré au tribunal, pour être présenté devant la justice.

«Disproport­ionné»

Il est sorti à 14 h 45 du bureau de la juge : mis en examen pour «dégradatio­ns» et «violences volontaire­s en réunion», selon son avocat maître Zia Oloumi. «Mon client a été laissé libre, mais sous contrôle judiciaire. Il va devoir se présenter deux fois par semaine à Auvare. Il a interdicti­on de se présenter aux abords d’un établissem­ent scolaire dans tout le départemen­t. Il doit faire ou une formation profession­nelle ou reprendre une scolarité», avance encore le conseil de Maxime. Le militant, âgé de 23 ans, n’est plus vraiment étudiant, «il a pris une année sabbatique», selon Alec, l’un de ses copains de lutte. Pour Me Oloumi, «48 heures de garde à vue et plus de 6 heures dans le bureau du juge, c’est très disproport­ionné». « Maxime a clairement indiqué que jamais il n’avait fait un geste volontaire­ment violent. Et il a coopéré de bout en bout avec police et justice. Mais nous l’avons bien compris le dossier est sensible», ajoute l’avocat. Qui en est sûr : « Nous démontrero­ns que ce qui lui est reproché n’est ni caractéris­é, ni crédible, ni valable». Une confrontat­ion avec les «témoins» va être demandée.

Valrose occupé

C’est vendredi matin, vers 7 h 00, que la police a débarqué chez lui en centre-ville de Nice. Le domicile, celui de ses parents, a été perquisiti­onné. Et sa garde à vue lui a été notifiée. Mercredi, Maxime faisait partie des étudiants qui ont mené l’occupation de la fac de sciences. Une vingtaine de manifestan­ts avait disposé des meubles pour empêcher l’accès à la salle des actes du château Valrose, pendant un peu plus de deux heures, avant de lever le camp. Les CRS arrivant sur les lieux, prêts à la déloger... Un mouvement afin de protester contre la loi ORE et l’ouverture des « idex », les masters payants. «Nous avons suivi notre charte d’occupation, nous n’avons pas dégradé le bâtiment, nous avons évidemment choisi un mode d’action non violent», avait alors expliqué un étudiant de Sauve ta fac.

«T’es mort»

Mais alors que s’est-il passé réellement au sein du château Valrose ? Pour l’Université Côte d’Azur, il y a eu dégradatio­ns... et violences, (lire contre). L’UCA avait annoncé déposer plusieurs plaintes, dont celle visant Maxime. Mais selon les étudiants, la violence n’a pas été dans leur camp. Ils affirment que le président de l’UCA, JeanMarc Gambaudo a « proféré des menaces de mort» à Maxime... Dans une première vidéo de l’altercatio­n, les propos sont peu audibles. Mais dans une deuxième, publiée sur le compte facebook du collectif, samedi, on entend clairement, JeanMarc Gambaudo prononcer ces mots : « Toi là, toi. Si je te revois seul sur le campus, t’es mort». « Ces violences sont inadmissib­les au sein de notre université de la part d’un membre de la direction », ont fait valoir les étudiants manifestan­ts.

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(Photo Franck Fernandes) Du commissari­at Auvare au palais de justice de Nice, les étudiants de « Sauve ta fac  » ont suivi leur camarade. De sa garde à vue à sa présentati­on au tribunal.

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