Monaco-Matin

JARDIM : STOP OU ENCORE À MONACO ?

Le Portugais vient de terminer sa quatrième saison sur le Rocher avec une place de dauphin du PSG à la clé, tout en regardant vers l’avenir. Une cinquième saison pour Leonardo Jardim ?

- MATHIEU FAURE

Le coach portugais vient de boucler sa 4e saison sur le Rocher par une 2e place derrière le PSG. Encore sous contrat pendant 2 ans, va-t-il prolonger son aventure ? Avec quel effectif ?

Avec le départ de Patrice Garande de Caen, Leonardo Jardim va rentrer dans le top 3 des coaches de Ligue 1 avec le plus de longévité derrière Stéphane Moulin (Angers) et Olivier Dall’Oglio (Dijon). Le coach portugais est en lice pour débuter sa cinquième saison sur le banc de touche de l’ASM. C’est prodigieux dans un marché où le moindre écart est puni, encore plus quand on est coach. Par exemple, peu de clubs auraient maintenu un entraîneur éliminé directemen­t en phase de poules de C1 ou après le 7-1 du Parc des Princes. Le projet monégasque est critiquabl­e sur certains points mais il faut saluer la faculté des dirigeants russes à ne jamais céder à la panique, ni à l’euphorie, et ce, en toutes circonstan­ces. A Troyes, Jardim s’est forcément posé la question de la suite. Après tout, le coach portugais est en poste depuis 4 ans et il a, peutêtre, envie d’autre chose. Le club, aussi, pourrait avoir envie de partir sur un autre cycle comme ce fut le cas après la deuxième place de Claudio Ranieri en 2014. Prolongé l’an dernier à la sortie du titre de champion de France, Jardim est sous contrat jusqu’en 2020, avec un salaire très confortabl­e puisqu’il est le coach le mieux payé de Ligue 1 (près de 300 000 euros).

« J’ai encore deux ans de contrat »

De son côté, Vadim Vasilyev n’a pas caché son envie de garder son entraîneur : « J’ai envie qu’il devienne le Ferguson de Monaco. Il est heureux chez nous, il a un contrat ». Une déclaratio­n d’intention qui ne scelle rien pour autant, même si Jardim lui-même a été plutôt direct sur son avenir en rappelant qu’il avait « encore deux ans de contrat ». Le Russe a toujours fonctionné de la même manière avec son entraîneur, il a un contrat et s’il souhaite s’en défaire, il faut des offres et en discuter entre gentlemen. Ce fut le cas lorsque le Zénith Saint-Pétersbour­g ou la Chine étaient venus taper à la porte pour s’attacher les services Jardim. A Monaco, rien ne se fait dans la précipitat­ion. A chaque fin de saison, une réunion se tient dans la quinzaine qui suit la fin du championna­t où un point est fait sur la saison écoulée tout en déterminan­t les objectifs de la saison à venir. Ça sera encore le cas courant juin et rien ne laisse présager une séparation entre les deux parties même si, hier, des rumeurs circulaien­t ici et là sur un éventuel départ du coach portugais. C’est le jeu. On le sait, l’ancien du Sporting CP apprécie le championna­t anglais et Arsenal cherche toujours un coach pour succéder à Arsène Wenger. Le projet pourrait le séduire même si les Gunners sont plutôt enclin à confier l’équipe à Mikel Arteta, ancien de la maison et adjoint de Pep Guardiola depuis deux ans. Chelsea ne sait pas encore si Antonio Conte va poursuivre l’aventure avec les Blues. Les bancs de touche sont des jeux de chaises musicales mais les bons postes sont rares. Et être coach sur le Rocher est un bon poste.

Faiseur de miracles

D’autant que Jardim connaît parfaiteme­nt la maison, le projet de l’ASM et la manière de faire des Russes. Cet été, le mercato va encore être dense. « Il y aura des départs, des arrivées, vous savez comment on fonctionne », a déclaré Vasilyev à Troyes. Fabinho, Lemar, Sidibé voire Falcao pourraient être tentés d’aller exercer ailleurs. Monaco vendra ses meilleurs joueurs au prix fort, c’est une habitude maison. Et même s’il faudra reconstrui­re une équipe, Jardim a déjà du beau matériel sous la main pour dessiner l’escouade de la saison prochaine : Tielemans, Pellegri, Mboula, Balde, Rony Lopes, Glik, Subasic, Joao Moutinho. Peu d’entraîneur­s peuvent se targuer d’avoir autant de talents et d’expérience dans un club qui vend pourtant 3 à 4 titulaires chaque été. Mine de rien, l’ASM a misé plus de 120 millions d’euros sur les deux derniers marchés dont près de 80 sur le trio Balde-TielemansP­ellegri. Leonardo Jardim a accepté depuis longtemps l’idée que ce qu’il mettait une saison à construire pouvait se déconstrui­re en un été. C’est le jeu. Et cela donne encore plus de mérite à son travail. Filou comme il est, il en a parfaiteme­nt conscience. Début septembre, qui lui aurait reproché de faire moins bien sans Bernardo Silva, Tiémoué Bakayoko, Benjamin Mendy, Kylian Mbappé, Valère Germain et Nabil Dirar ? Personne. Fin mai, qui peut le féliciter d’être vice-champion de France avec 80 points en terminant la saison avec Julien Serrano et Moussa Sylla titulaires ? Tout le monde. Mine de rien, en quatre saisons sur le Rocher, le Portugais n’a jamais terminé en dehors du podium.

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